Suez: cap sur les clients industriels et l’international

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Par Michel Delapierre Modifié le 16 novembre 2017 à 14h44
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@shutter - © Economie Matin

Fin octobre le groupe a annoncé des résultats au quatrième semestre légèrement en dessous des attentes des analystes. Un chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'exercice 2017 de 11,3 milliards d'euros contre 11,6 milliards attendus, un EBITDA de 1,92 milliard d'euros contre 1,96 attendus, et un résultat opérationnel à 926 millions d'euros contre 940 millions attendus.

Malgré cela, Suez demeure confiant dans sa capacité à atteindre ses objectifs à la fin de l’année : «une légère croissance organique du chiffre d'affaires et de l'Ebit » selon le communiqué du groupe, un flux de trésorerie libre de 1 milliard d'euros et un dividende supérieur ou égal à 0,65 euro/action.

L’atteinte des objectifs sera regardée de très près par les marchés financiers, notamment après le rachat début octobre, de GE Water, le géant américain des équipements d'eau et des produits chimiques, pour un cout de 3,2 milliards d’euros.

La nouvelle entité issue de la fusion, désormais appelée Suez Water Technologies & Solutions, sera en effet au cœur de la stratégie du groupe en direction des clients industriels dont Suez présentera les grandes lignes le 13 décembre prochain.

Cette fusion a été globalement bien accueillie par la communauté financière suivant la valeur.

Bryan Garnier explique ainsi que « l’acquisition de GE Water permet à Suez d’augmenter la pondération de sa clientèle industrielle dans son mix client. Cette acquisition permet aussi au groupe d’avoir un mix client plus international, cela rééquilibre Suez vers une internationalisation plus poussée. C’est d’autant plus important lorsqu’on sait que le marché de l’eau industrielle à vocation à croitre beaucoup plus vite que le marché de l’eau municipale. C’est également un marché beaucoup plus important en volume. »

Suez pourra également compter sur la reprise de l’activité déchets en Europe. Une donnée supplémentaire qui confirme la note positive de Bryan Garnier sur la valeur : « historiquement, nous observons une très forte corrélation entre la croissance organique du business déchets et l’évolution de la croissance industrielle en Europe. Les indicateurs avancés en terme de production industrielle sont plutôt bien orientés, nous sommes sur des plus hauts depuis 5, 6 ans, ce qui a vocation à se retranscrire dans les volumes qui sont traités par Suez. »

La société d’analyse financière est également confiante dans la capacité du groupe à atteindre les synergies annoncées dans le cadre de la fusion avec GE Water, chiffrées à 65 millions d'euros au niveau des coûts - dont 80% seront réalisés au terme de la troisième année - et à 200 millions au niveau des revenus. « Suez a un track-record en termes de mesures de réduction de coûts qui nous rend plutôt confiants sur la réalisation des synergies de l’opération. »

Des synergies que le groupe devra délivrer sous peine d’être rapidement sanctionné par le marché. Or, les perspectives chiffrées présentent toutefois certains risques car GE Water a pour l’instant une activité très centrée sur l’Amérique du Nord. Elle est donc particulièrement exposée à la valeur du dollar et à la croissance de l’économie américaine.

Autant de données économiques sur lesquelles Suez devra compter pour délivrer ses synergies mais sur lesquelles le groupe a peu de prise.

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