« Un patron en teflon ». C'est ainsi que le New York Times surnomme le président et PDG de la banque américaine JP Morgan (depuis 2005), Jamie Dimon, pour ironiser sur sa solidité dans les épreuves et sur le soutien indéfectible, jusqu'à présent, que lui témoignent les membres du conseil d'administration.
Les clients de la banque seraient indemnisés
Selon les informations du quotidien new-yorkais, la banque serait en train de négocier avec les autorités judiciaires américaines le versement d'une amende record de 13 milliards de dollars, afin de mettre fin à une série de procédures judiciaires civiles lancées à son encontre suite à la crise des subprimes.
4 des 13 milliards serviraient à indemniser les clients de la banque.
Pourquoi une telle amende ? Parce que la banque JP Morgan est accusée d'avoir menti, entre 2005 et 2007, sur la qualité des produits financiers adossés à des prêts hypothécaires qu'elle avait vendus à Freddie Mac et Fannie Mae, deux spécialistes parapublics du refinancement hypothécaire.
Elle leur aurait vendu pour 33 milliards de dollars de subprimes, tout en sachant pertinemment que ces produits financiers reposaient sur des emprunteurs non solvables.
Or ces deux organismes, touchés au cœur par la crise de 2008, avaient dû être sauvés in extremis par le gouvernement, qui leur avait versé près de 190 milliards de dollars, piochés dans les comptes publics et donc à la charge du contribuable !
La banque a provisionné 23 milliards de dollars pour financer ses contentieux avec la justice
Payer cette amende record reviendrait pour l'entreprise à reconnaître ses torts et sa responsabilité dans la crise des subprimes qui a plongé l'Amérique dans une crise immobilière puis le monde dans une crise financière. Et cela serait l'une des plus grosses victoires du gouvernement américain, bien décidé à faire payer les banquiers malhonnêtes de Wall Street.
Pour autant, des charges criminelles pourraient continuer à peser sur la première banque américaine en termes d'actifs.
JP Morgan a bel et bien besoin d'un patron en teflon. Car l'entreprise se retrouve empêtrée dans de nombreux scandales financiers, et même si elle a quelques sous de côté –environ 23 milliards d'euros provisionnés pour régler les contentieux judiciaires-, tout cela lui coute cher. Elle vient de verser un milliard de dollars pour solder l'histoire de la « baleine de Londres », surnom donné à un trader qui lui a fait perdre 6,2 milliards de dollars l'an dernier.
Une autre enquête est en cours, menée par le FBI, pour déterminer si la banque a délibérément choisi de ne pas alerter les autorités alors qu'elle soupçonnait Bernard Madoff d'avoir mis en place une pyramide de Ponzi.
Toujours est-il que le navire de « Super Jamie » tangue mais ne coule pas. L'action a même gagné 23% depuis le début de l'année...