Les pouvoirs publics doivent prendre conscience du rôle essentiel que peut jouer le tourisme en tant que moteur de l’emploi et de la croissance et approfondir le soutien qu’ils fournissent au secteur. La filière du tourisme représente aujourd’hui 4.7 % du PIB et 6.0 % de l’emploi du monde développé, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
« Tendances et politiques du tourisme 2014 » indique que les pays de l’OCDE représentent encore plus de la moitié des arrivées internationales de touristes (57 %) et de leurs dépenses (54 %), mais que leur part de marché s’amenuise, au profit en particulier de la région Asie-Pacifique. La croissance des arrivées de touristes internationaux pour la zone OCDE a augmenté modérément entre 2008-2012 (+1,9 %, contre +2,9 % au niveau mondial), indique le rapport.
Le tourisme interne constitue la grande majorité – près de 80 % – des dépenses effectuées dans la zone OCDE. En Allemagne, au Canada, aux États-Unis, au Japon, au Mexique et au Royaume-Uni, les chiffres sont même supérieurs.
Lors de sa présentation du rapport lors du salon professionnel ITB de Berlin, Sergio Arzeni, Directeur du Centre de l’OCDE pour l’entrepreneuriat, les PME et le développement local, a indiqué : « Pour attirer des visiteurs étrangers, les pays et les opérateurs devront s’adapter sans délai aux nouvelles réalités du marché – évolutions démographiques, mutations des habitudes de voyage ou progrès des technologies numériques. »
Ainsi, les vols long-courriers en provenance d’Europe se sont fait moins nombreux ces dernières années, car les voyageurs choisissent de partir moins longtemps et, souvent, plus près de chez eux. Il faut aussi souligner que les voyageurs vieillissent : un quart d’entre eux environ (23 %) ont plus de 55 ans. À moyen et long termes, l’évolution démographique en Asie et dans les Amériques, où la population croît rapidement, aura des répercussions sur le secteur.
Pour susciter la croissance, il sera crucial d’attirer davantage de touristes en provenance des économies émergentes. En 2012, les touristes chinois ont été les plus nombreux à se rendre à l’étranger, générant 102 milliards USD de recettes, soit une hausse de 37 % par rapport à 2011. Les dépenses touristiques chinoises sont aujourd’hui huit fois plus élevées qu’il y a 12 ans.
Mais les voyageurs en provenance de ces pays sont plus susceptibles d’être confrontés à des formalités de visa plus strictes lorsqu’ils se rendent dans les pays de l’OCDE. Sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel, les auteurs du rapport estiment qu’une diminution du temps, des frais et des efforts consacrés par les touristes à ces formalités peut avoir des effets bénéfiques.
Pour l’OCDE, les gouvernements devraient instaurer des mesures permettant de détecter et de faciliter les flux importants de voyageurs licites à faible risque pour accroître leur liberté de circulation et réduire le temps qu’ils passent aux frontières.
Le rapport compare également les usages que font les pays de la taxation pour stimuler la création d’emplois et inciter les voyageurs à dépenser. On a observé ces dernières années un accroissement et un élargissement des taxes, frais et redevances concernant le tourisme, et en particulier de ceux qui permettent de mieux gérer son incidence environnementale.
Pour soutenir une croissance durable de long terme du secteur du tourisme, les pouvoirs publics doivent mieux suivre les effets de la taxation sur la compétitivité.
Seule une plus grande cohérence des politiques gouvernementales, et notamment des politiques menées en matière de fiscalité, de transports, d’innovation et de visas, permettra de stimuler le tourisme et la croissance économique. Selon l’OCDE, des réformes de la gouvernance peuvent aussi contribuer à cet objectif.