Le Conseil scientifique prône l’adoption par les autorités d’une approche par « droits et devoirs » de l’isolement des patients Covid-19 et de leurs cas contacts… sans pour autant que cet isolement soit obligatoire.
L’isolement : oui, mais pas forcément
À la différence de la plupart des autres pays, jusqu’ici pour lutter contre le Covid-19, en matière d’isolement la France a adopté une approche reposant sur le volontariat : se soumettre à la prise de température à l’entrée des lieux accueillant du public n’est pas obligatoire, installer l’application StopCovid n’est pas obligatoire… Aujourd’hui on apprend que l’isolement, non plus, ne devrait pas être obligatoire. C’est en tout cas ce que recommande le Conseil scientifique Covid-19.
« Le caractère obligatoire de l’isolement des cas et des personnes-contact, s’il peut éventuellement se justifier en période de crise aiguë, doit, dans la période actuelle de gestion d’un risque qui s’étale sur la durée, être bien pesé en matière d’efficacité », estime le Conseil scientifique dans son dernier avis en date, rendu public le 9 septembre 2020. « Si l’isolement devient obligatoire et qu’une série de mesures contraignantes encadrent cette obligation, le risque d’évitement du dépistage, du diagnostic précoce et de refus [de partage des informations sur les personnes-contact] est majeur », estime le Conseil scientifique.
Vers de nouveaux droits pour les personnes en isolement ?
Toujours est-il que l’institution maintient son avis en faveur de l’isolement des patients Covid-19 et de leurs cas contacts, quand ils le souhaitent. Le Conseil scientifique recommande que la priorité soit donnée à l’isolement à domicile (et non dans les « hôtels Covid »), même si cela entraîne l’isolement de l’ensemble des membres du foyer. En plus, le fait de ne pas disposer d’une chambre individuelle ne doit pas être un obstacle à l’isolement à domicile.
Afin que l’auto-isolement soit mieux respecté, le Conseil scientifique propose d’assortir cette obligation d’un certain nombre de droits tels que la prise en charge à domicile des besoins (nourriture, soins de santé, assistantes sociales etc.) si nécessaire et la délivrance aux enfants résidant dans le même foyer d’un certificat justifiant du bien-fondé de leur absence de l’école, si un membre du foyer est en isolement.