Faut-il encore acheter des actions Facebook ?

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Par Christopher Dembik Publié le 13 mars 2014 à 6h00

Le titre Facebook a atteint un nouveau plus haut historique au-dessus de 72 dollars ces derniers jours. Tout porte à croire que Mark Zuckerberg a réussi son pari : adapter le modèle Facebook aux exigences de rentabilité des investisseurs de Wall Street.

Le parcours a, pourtant, été semé d’embûches. Tout le monde a encore en mémoire la déconvenue de Facebook après son introduction en bourse ratée en mai 2012 qui a fait perdre à l’action près de la moitié de sa valeur. Depuis, le réseau social a su s’engouffrer dans une stratégie de développement qui soit apparemment en mesure de pérenniser son business model.

Comme d’autres géants du Net, Facebook a dû développer son offre mobile, essentiellement dans le cas présent via une croissance externe. Par des rachats. Un milliard de dollars pour Instagram. 19 milliards de dollars pour WhatsApp.

En agissant ainsi, Facebook avait deux motivations principales : à la fois faire disparaitre des jeunes pousses qui auraient pu être rachetées par des concurrents potentiels mais surtout parier sur de nouveaux potentiels de croissance. Ce qui a été réalisé avec un certain succès comme en témoignent les derniers chiffres du groupe. Sur 2013, c’est plus de la moitié des revenus totaux qui ont été tirés des recettes mobiles.

Grâce à ces opérations menées magistralement, le groupe Facebook est devenu la nouvelle vedette du Nasdaq. Les perspectives à court terme demeurent solides avec un objectif de cours qui pourrait atteindre d’ici peu 80 dollars, un nouveau plus haut historique.

Toutefois, l’enthousiasme des investisseurs et de certains analystes, qui prédisent même un cours au-dessus de 100 dollars sous quelques mois, doit inciter à la prudence. L’envolée actuelle relève en partie d’un effet de mode suite aux nombreuses acquisitions de l’entreprise qui ont été effectuées dans un contexte favorable. Il faudra être attentif à l’intégration de ces sociétés, en particulier WhatsApp, au sein de l’offre Facebook dans les prochains mois pour avoir une meilleure visibilité concernant l’avenir du réseau social.

Le risque de chute de l’action est très faible à court et moyen terme mais une appréciation au-delà de 80 dollars traduirait une surévaluation manifeste du titre boursier et serait alors le signal pour les investisseurs qu’il est certainement temps de prendre ses bénéfices. Facebook est une solide valeur du Net à suivre de près mais il lui reste encore du chemin à parcourir avant d’atteindre une valorisation par titre à trois chiffres. Un conseil à ne jamais oublier pour les investisseurs : même en période d’euphorie, veuillez à ne pas séparer les cours boursiers des fondamentaux ; cela permettra d’éviter une désagréable surprise par la suite.

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Christopher Dembik est économiste chez SaxoBank.

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