Le vote tant attendu pour valider le lancement de l’application StopCovid, censée aider dans la lutte contre la pandémie de coronavirus Covid-19, a eu lieu. Et sans surprise, le parlement a donné son feu vert, que ce soit à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Pour autant, il reste la question de son efficacité…
Un vote consultatif qui donne le feu vert à StopCovid
Le gouvernement, qui compte beaucoup sur l’application StopCovid, s’est contenté de demander l’avis de l’Assemblée nationale et du Sénat. Les élus ont validé le principe et le lancement, non sans un peu de circonspection : à l’Assemblée nationale l’avis consultatif n’a été voté que par 338 voix pour et 215 contre, on est loin de l’unanimité.
Mais quel qu’eût été le résultat du vote, il ne s’agissait pas d’un vote contraignant mais uniquement consultatif : le gouvernement aurait eu le droit de lancer son application même si elle n’avait pas été votée, tout comme il reste autorisé à ne pas la lancer s’il le souhaite. Difficile d’imaginer cette hypothèse, toutefois : Cédric O, secrétaire d’État au numérique, croit dur comme fer dans l’efficacité et l’utilité de StopCovid.
Utile, sous condition d’utilisation massive
Le principal écueil de StopCovid est son caractère non obligatoire : la CNIL a interdit de rendre l’application obligatoire en France et donc ce ne sera que sur la base du volontariat qu’elle sera utilisée et téléchargée. Problème : l’application n’est efficace que si un nombre suffisant de personnes la téléchargent, et ce n’est pas gagné.
Le principe de StopCovid est en effet le suivant : lorsque deux personnes qui ont l’application entrent en contact, l’application l’enregistre (par le biais d’un échange d’informations via Bluetooth). Par la suite, si l’une d’entre elles est diagnostiquée positive au Covid-19 et qu’elle le signale sur l’application, alors toutes les personnes avec lesquelles elle a été en contact sont averties et peuvent, en cas de symptômes, détecter plus rapidement une potentielle contamination et demander un dépistage.
Trop de conditions pour que StopCovid fonctionne
Pour que l’application fonctionne, il faut donc :
1) Que deux personnes utilisent l’application (et qu’elles aient donc leur smartphone sur elles) lorsqu’elles rentrent en contact ;
2) Qu’elles n’aient pas désactivé le Bluetooth pour quelque raison que ce soit (batterie faible, bug, paramètres du smartphone…) ;
3) Que la personne contaminée, le cas échéant, s’autodéclare à l’application, la déclaration de contamination n’étant en effet pas obligatoire.
Les autres applications étatiques de ce type n’ont, à ce jour, pas prouvé leur efficacité, en particulier par une trop faible adoption de la part de la population. StopCovid va-t-elle avoir un avenir plus radieux ?