Standard & Poor’s dégrade la note de la France : un non-événement

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Par Eric Delannoy Publié le 9 novembre 2013 à 3h49

En lutte perpétuelle pour la maîtrise du coût de sa dette publique, la France vient de connaître une nouvelle dévaluation de sa note attribuée par Standard & Poor's. Traditionnellement catalyseur d'une défiance de la part des marchés, cette annonce pourrait bouleverser les prévisions économiques.

Rien n'est nouveau dans les arguments avancés par Standard & Poor's qui fait le même constat macroéconomique que l'ensemble des acteurs économiques : l'annonce a donc largement été anticipée et prise en compte par les marchés.

Quels sont les enjeux ?

Cette annonce relance plusieurs sujets critiques :

  • Face au déni de réalité dans lequel s'est enfermé le gouvernement sur la question de la dette, sera-t-il à même de prendre les bonnes mesures pour sortir de la situation de crise structurelle dans laquelle la France se trouve ?
  • Si les agences de notation manquent de légitimité et de pertinence pour porter une appréciation sur la supervision macroéconomique d'un pays, quel organe serait à même de servir de contre-pouvoir aux exécutifs pour garantir la bonne tenue des réformes ? A quand la pleine prise en main de ce rôle par la Commission Européenne, seule garante d'une cohérence des politiques budgétaires au service du projet européen ?

Deux raisons principales expliquent pourquoi la France sera préservée contre le risque d'un relèvement de ses taux de financement :

Les différentes politiques monétaires accommodantes mises en place en Europe permettent aux investisseurs de disposer de liquidités à placer, ce qui a tendance à réduire les coûts de refinancement.

Dans ce contexte de liquidités abondantes, la France n'est pas le plus mauvais élève de l'Europe et bénéficie toujours de nombreux atouts relatifs. Le pays reste moins risqué que la plupart de ses voisins européens.

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Eric Delannoy, 47 ans, est vice-président de Weave. Diplômé de l'ENSAE, de Dauphine et de Science Po Paris, il a commencé sa carrière chez Cetelem avant de devenir directeur chez PricewaterhouseCoopers puis, en 2003, responsable de la business unit CRM pour le secteur finance chez IBM Business Consulting Services. Il a rejoint Weave en 2005 pour créer l’activité banque.

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