Alors que les réactions et les rebondissements n'en finissent plus dans l'affaire de la viande de cheval, l'agrément sanitaire accordé à Spanghero a été suspendu temporairement. L'entreprise est soupçonnée d'avoir importé d'immenses quantités de la viande de cheval en la faisant passer pour de la viande de boeuf. Ce vendredi, le ministère de l'Agriculture a défendu cette suspension temporaire de l'agrément sanitaire de l'entreprise Spanghero, estimant qu'il s'agissait d' "une mesure juste et proportionnée".
Cette mesure, annoncée jeudi, a été prise le temps d'identifier les manquements aux réglementations, selon le ministère. "Un retrait définitif aurait constitué une mise à mort", a déclaré un responsable en réponse aux accusations du personnel de Spanghero. "Nous comprenons l'anxiété des salariés de Spanghero, victimes de la tromperie, et nous ne voulons pas entrer dans une polémique avec eux, mais la mesure prise hier est proportionnée", a-t-il ajouté. "Nous avons des éléments factuels précis concernant l'étiquetage des produits", arrivés avec un code douanier correspondant à la viande de cheval et réexpédié avec une étiquette "Boeuf origine UE".
Le ministère a rappelé que la brigade vétérinaire se trouvait depuis vendredi matin sur place pour une expertise complète des procédures qui devra être rendue au ministre Stéphane Le Foll "en fin de semaine prochaine au plus tard". "Quand ils auront identifié tous les points faibles, ils proposeront des mesures de correction: si l'entreprise et ses dirigeants sont capables de mettre en oeuvre ces mesures dans un délai court, l'agrément sera redonné", a-t-il dit. "Mais c'est à cette réserve près, sinon la confiance du consommateur ne reviendra pas. L'entreprise ne pourra pas reprendre son activité tant qu'elle n'aura pas corrigé ses points faibles", a-t-il insisté.
"Si nous avions procédé à un retrait définitif, ç'aurait duré plusieurs mois avant de retrouver l'agrément. Là, ç'aurait été une mise à mort", selon lui.