Les labels alimentaires se multiplient dans nos supermarchés, allant du commerce équitable aux normes environnementales. Mais est-ce pour le profit du consommateur ?
« No Palm Oil » (« Sans huile de palme ») est une étiquette assez récente sur une grande quantité de produits. En tant que consommateurs intrigués, nous nous demandons : qu’est-ce qui ne va pas avec l’huile de palme ? L’huile de palme est une huile végétale obtenue à partir des fruits de palmiers originaires d’Afrique de l’Ouest, mais qui peuvent être plantés n’importe où, tant que la chaleur et les pluies sont abondantes. Le produit a gagné en popularité en Asie, Malaisie et en Indonésie, qui sont aujourd’hui les plus grands producteurs.
En 2016, les exportations totales d’huile de palme en provenance d’Indonésie (plus de la moitié des exportations de l’huile de palme) ont totalisé 14,4 Mds$, tandis que la Malaisie se situe à 9,1 Mds$ (32% des exportations). A la troisième place, montrant l’insignifiance de la production en dehors de l’Asie, sont les Pays-Bas, qui ne représentent que 4% des exportations mondiales. Les Etats-Unis ne produisent que 0,3% des exportations du marché mondial.
Il semble qu’une partie des consommateurs pensent que l’huile de palme est mauvaise pour leur santé et entraînerait une augmentation des problèmes cardiaques. Une étude de 1991 sur l’effet cardiovasculaire de l’huile de palme qualifie les risques pour la santé de l’huile de palme d’un « stratagème commercial », tout en soulignant que l’huile de palme a « un faible potentiel d’augmentation du cholestérol ».
Une étude similaire menée par la School of Medical Science and Technology de l’Indian Institute of Technology en 2009, a révélé qu' »un ensemble important et croissant de preuves scientifiques indique que l’effet de l’huile de palme sur le cholestérol sanguin est relativement neutre par rapport aux autres graisses et huiles. » Une autre étude réalisée en 2015 par le World Journal of Cardiology, revue par des pairs, conclut également que l’huile de palme, en tant que graisse alimentaire consommée dans le cadre d’une alimentation saine, n’augmente pas le risque de problèmes de santé cardiovasculaire.
Une matière grasse meilleure que le beurre mais moins saine que l’huile d’olive
Il existe, bien sûr, des alternatives plus saines à l’huile de palme, comme le souligne la Harvard Medical School : « selon les experts en nutrition de Harvard, l’huile de palme est meilleure que le beurre gras, mais les huiles végétales naturellement liquides à température ambiante, comme l’huile d’olive et l’huile de canola, devraient toujours être votre premier choix. »
Même s’il existe des alternatives plus saines pour notre nutrition, pourquoi mettre des autocollants sur un produit particulier et en susciter le boycott, nuisant ainsi aux moyens de subsistance de millions de personnes ? Toute alimentation doit reposer sur un équilibre et sur un débat scientifique. La deuxième objection à l’huile de palme est que sa culture conduit à la déforestation. Ce phénomène serait disproportionné dans des pays comme l’Indonésie. Les estimations quant à la contribution de l’huile de palme à la déforestation varient (allant jusqu’à 10%).
Cependant, l’industrie de l’huile de palme a démontré qu’elle pouvait augmenter considérablement le rendement des cultures oléifères, ce qui signifie qu’elle peut produire plus sur la même superficie.
Une culture huit fois plus économique que celles du soja, du colza, des arachides et du tournesol
Le remplacement de l’huile de palme par d’autres huiles végétales nécessitant plus de terres et de produits chimiques pourrait en réalité nuire à la préservation de l’environnement. Les comparaisons parlent : les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), montrent que le rendement des cultures d’huile de palme est supérieur au rendement de la noix de coco, du soja, du colza, des arachides et du tournesol.
Une étude de 2015 a révélé que l’huile de palme donne jusqu’à huit fois plus de rendement que n’importe quelle autre huile. L’huile de soja, par exemple, nécessite six fois plus d’énergie, sept fois plus d’azote et 14 fois plus de pesticides par tonne produite que l’huile de palme. En fin de compte, la décision de consommation ou de boycott devrait être prise par un consommateur informé sur les matières grasses qu’il veut consommer.
Il est également nécessaire pour le débat public que les faits soient mis en avant et non pas les conseils d’écologistes qui misent avant tout sur la peur à des fins politiques. Toute décision arbitraire imposée par des « autorités supérieures » a des conséquences néfastes sur le marché du travail, le commerce international, l’environnement et le pouvoir d’achat et au final provoque une inflation masquée, une hausse des prix à la consommation injustifiée.
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