Ce n’est pas l’effet papillon, mais presque : le risque de sortie de la zone euro pour la Grèce inquiète jusqu’au Premier ministre japonais ! En effet, ce scénario pourrait entrainer des réactions en cascade en Europe et même au-delà. Malgré ses problèmes, la zone euro avec ses 13 600 milliards de dollars, demeure la deuxième plus grande économie mondiale. Son effondrement entrainerait un terrible tsunami économique, reléguant la chute de la banque Lehman Brothers à une vaguelette…
La Grèce organisera un nouveau scrutin le 17 juin, après la victoire en demi-teinte de celui du 6 mai. Mais d’après les sondages, les partis à tendance néo-nazi ou trotskiste, et tous ceux se revendiquant de l’anti-austérité, remporteraient de nombreux suffrages. Or l’Allemagne et les autres créanciers ont mis en garde le gouvernement hellène. Si la Grèce ne respecte pas ses engagements de réduction de son déficit, ils opéreront un gel des paiements. Le pays en faillite sera alors obligé de quitter la zone euro.
Dans cette perspective, les épargnants grecs pourraient envoyer leur argent dans des havres de tranquillité comme l’Allemagne, afin d’échapper à la menace de voir leurs euros transformés en une nouvelle monnaie nationale, plus faible. D’après certaines études, les Grecs ont déjà transféré 250 milliards d’euros hors du pays.
Et c’est le début des réactions en chaine. Si la Grèce sortait de l’euro, les créanciers d’autres pays européens fragilisés comme le Portugal et l’Espagne augmenteraient les taux de prêt, semant le doute sur la capacité de ces pays à payer leurs dettes. Les épargnants pourraient également prendre peur et déplacer leur argent. Les banques, déjà mal en point, s’effondreraient. Ce qui menacerait par ricochet les économies de la France et de l’Italie.
Afin de sauver l’euro, une intervention massive de la Banque centrale européenne serait indispensable, soutenue par un financement accru de l’Allemagne et des pays du Nord. Un accord de partage du fardeau de la dette ou une dévaluation de l’euro serait à prévoir. Toutefois, il est peu probable que les électeurs allemands, hollandais et autrichiens partagent cette opinion. Le nouveau gouvernement socialiste en France et les partis politiques italiens pourraient également se rebeller contre les mesures d’austérité imposées par les gens du Nord.
Ce scénario catastrophe ne peut être évité que si les dirigeants européens trouvent rapidement les bonnes réponses. Ils interviendront ainsi peut-être dans la campagne électorale de juin, car le vote grec sera déterminant. « L’avenir de la Grèce et le bien-être de ses citoyens repose désormais entièrement sur les épaules des politiciens hellènes », a déclaré Olli Rehn, le commissaire à l’Économie de l’Union européenne. Il y a donc un risque que des électeurs grecs se retournent contre le gouvernement, et se rebellent contre les ingérences extérieures. Mais l’Europe n’a pas d’autres options si elle veut conserver une zone euro unie.
Par Paul Ames
Global Post /Adaptation Henri Lahera / JOL Press
Lire l’article entier sur JOL Press