Les chefs d'Etats européens sont réunis depuis jeudi à Bruxelles pour arrêter le prochain budget de l'Union. Pour deux Français sur trois (67 %), les Européens doivent faire l’effort de mettre en commun le maximum de moyens pour sortir de la crise, d'après le sondage Tilder/LCI/Opinionway de ce jeudi.
François Hollande arrive à Bruxelles pour négocier le Budget de l’Union européenne avec le plein soutien de l’opinion française. C’est le résultat d’une bonne séquence de communication européenne pour le Président de la République qui a commencé par les négociations sur le Traité et la croissance européenne et s’est achevée mardi par son grand oral devant le Parlement de Strasbourg. En alertant dans ce discours sur « l’intérêt national qui est en train de prendre le pas sur l’intérêt européen », François Hollande a choisi de se placer du côté des bâtisseurs d’Europe, en digne héritier de Jacques Delors. Après la stature internationale par le Mali, le Président de la République achève la construction de son image d’homme d’Etat européen. Mais la bataille de communication n’est pas finie pour autant : le nouvel axe Londres-Berlin fait de ce Sommet celui de tous les dangers pour la stratégie de François Hollande. Il existe aujourd’hui une opinion publique européenne auprès de laquelle il peut perdre en deux jours ce qu’il a conquis en quatre semaine d’intervention au Mali.
De plus, alors que le programme de soutien de l'Union européenne à l'aide alimentaire, dont l'arrêt est prévu pour 2014, près d’un Français sur deux (46 %) juge tout-à-fait prioritaire ce dernier.
Ce résultat montre aussi que François Hollande est en adéquation avec l’opinion française. A Strasbourg, le Président de la République a souligné la menace que constitue la « défiance des peuples » et a insisté sur la nécessité d’une Europe solidaire. En mettant en avant ces thèmes, François Hollande communique sur une certaine idée de l’Europe. Depuis la crise, l’histoire qui s’écrit est financière, c’est celle du sauvetage de l’euro, depuis la Grèce jusqu’aux banques espagnoles. Si dans le même temps, un programme comme celui du soutien à l’aide alimentaire disparaît, c’est que l’Europe solidaire n’aura pas su se faire entendre. François Hollande a donc choisi une communication d’anticipation de la sortie de crise pour préempter la dimension historique de la solidarité européenne.