Le président vénézuélien présidera le sommet du Marché commun du sud (Mercosur), vendredi 12 juillet. L'occasion pour lui de mener ses premières action à l'internationale en poursuivant, selon ses termes, l'oeuvre d'Hugo Chavez. Lors de ce sommet, le Paraguay qui devait initialement tenir la présidence tournante, n'aura pas encore le droit d'assister à la réunion.
Après plusieurs réflexions et controverses, le Brésil et l’Uruguay ont confirmé que le Venezuela assumerait la présidence temporaire du Mercosur, durant le sommet qui se tiendra vendredi 12 juillet à Montevideo, capitale uruguayenne.
Le Paraguay ne sera toujours pas le bienvenu au Mercosur
Ce sommet du Mercosur se déroulera dans un contexte particulier puisque le Paraguay, qui revendique la présidence, n’aura pas droit de cité lors de cette réunion.
« Le 12 juillet, le Paraguay sera toujours suspendu, par conséquent la présidence temporaire respectera l’ordre alphabétique de la rotation comme il l’a toujours été », a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères, Antonio Patriota, lors d’une conférence de presse.
Seules les présidentes brésilienne et argentine Dilma Rousseff et Cristina Kirchner, et les présidents uruguayen et vénézuélien, Jose Mujica et Nicolas Maduro.
Le Paraguay a été suspendu du Mercosur en juin 2012, lorsque le président de l’époque, Fernando Lugo, a été destitué de ses fonctions en quelques heures par le Sénat. Le président actuellement en place, Federico Franco, vice-président de l’époque et non élu, n’est pas reconnu par les pays voisins et considéré depuis ce « coup parlementaire » comme « illégitime ».
A la suite de ces évènements, les autres membres du Marché commun du Sud (Brésil, Argentine et Uruguay) avaient décidé d’intégrer le Venezuela aux membres permanents, lors d’une décision prise pendant le sommet de Mendoza, le 31 juillet 2012.
Aujourd’hui persona non grata, le Paraguay devra attendre le 15 août prochain, lorsque le président élu en avril dernier, Horacio Cartes, prendra ses fonctions pour remplacer Federico Franco.
Nicolas Maduro, premiers pas en Amérique du Sud
Pour le président vénézuélien Nicolas Maduro, récemment élu, cette destitution toujours en cours est une aubaine pour faire ses premiers pas sur la scène politique sud-américaine en tant que chef d’Etat successeur d’Hugo Chavez.
Et cette présidence temporaire, Nicolas Maduro compte bien la marquer de sa volonté de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur. De nombreuses missions ont été fixées par la présidence vénézuélienne lors de ce sommet.
« Un des éléments centraux que nous allons proposer, en assumant la présidence temporaire du Mercosur le 12 juillet, c’est la construction d’une zone économique Mercosur, Alba (Alliance bolivarienne pour les Amériques, ndlr), Pertrocaribe (Alliance entre les pays des Caraïbes et le Venezuela, ndlr) et Caricom (Communauté caribéenne, ndlr) », a ainsi déclaré Nicolas Maduro, depuis le théâtre municipal de Caracas, le 9 juillet, soulignant que ce projet était celui du commandant et chef de la Révolution, Hugo Chavez.
L’ancien dirigeant syndical a également expliqué que la commission présidentielle du Mercosur a mis en place une feuille de route conjointe pour le renforcement politique, social, culturel et commercial de l’Amérique Latine et des Caraïbes.
Selon cette feuille de route, le Mercosur devrait axer sa politique sur le développement et les investissements. Des investissements dédiés à l’innovation technologique, à la production, à la poursuite de l’industrialisation mais également pour favoriser le développement des infrastructures permettant les interconnections entre l’Amérique Latine et les Caraïbes.
Vers un élargissement du Marché commun du Sud ?
Les frontières du Marché commun du Sud pourraient également être étendues, lors de ce sommet, si la Bolivie et l’Equateur se joignent au bloc comme membres permanents, et si le Suriname et la Guyane suivent le mouvement en devenant membres observateurs.
Ces pays en sont à différentes étapes de leur processus d’intégration au Mercosur qui regroupe actuellement l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Venezuela comme membres permanents, dans l’attente de la réhabilitation du Paraguay et le Chili, la Bolivie, le Pérou, la Colombie et l’Equateur comme pays associés.
Si ces élargissements deviennent effectifs, seuls le Chili, le Pérou et la Colombie resteront à l’extérieur du Mercosur. Tout comme le Mexique, ces pays ont rejoint l’Alliance du Pacifique, critiquée dans la région pour sa position contraire aux mécanismes d’intégration prônés par le Mercosur et l’Union des nations sud-américaines (UNASUR).