En France, il vaut mieux agresser sexuellement ses enfants que frapper un chat

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Par Charles Sannat Modifié le 10 juin 2015 à 10h28
Justice France Chat Enfant
@shutter - © Economie Matin
4 000 EUROSUn an de prison ferme pour avoir violenté un chat. Quatre mois et 4000 euros d'amende pour agression sexuelle. Vous avez dit "justice" ?

Je voulais aujourd’hui m’éloigner un petit peu de l’économie. Ce que je vais vous dire et vous démontrer s’applique pourtant également à toute la sphère économique, et nous aurions tort de croire qu’en économie aussi les repères ne sont pas brouillés.

En réalité, depuis quelques années, tout s’est brouillé : on vous explique que tout se vaut, on vous fait croire n’importe quoi et même l’incroyable, et si vous le refusez, vous êtes au mieux un bon vieux réac, au pire vous serez un fasciste ou un « phobe » quelque chose.

Pourtant je le dis avec force, tout ne se vaut pas et c’est tant mieux. Une monnaie papier basée sur la dette ne vaudra jamais un métal précieux. Jamais. Néanmoins, on arrive à vous faire croire le contraire, on vous explique que l’or est une relique barbare, on vous dit même doctement que l’or ne rapporte rien… au moment même où les taux d’intérêt deviennent négatifs… Hallucinant.

Toutefois, les faits et la réalité sont têtus. Il ne fait aucun doute qu’à force de croire que tout se vaut, de penser que tout est identique, d’imaginer que tout est simple ou facile, nous finirons par heurter de plein fouet le principe de réalité, et croyez-moi cela fera mal. Ce sera douloureux pour toutes celles et ceux qui vivent dans un rêve et dans une société qui n’a jamais été autant fantasmée.

Je parcourais l’actualité, les articles, la presse et d’un coup, voilà le paradoxe immense qui m’a sauté aux yeux.

Le « lanceur de chat » condamné à un an de prison ferme

Voici ce que nous raconte un article du Figaro.

« Le «lancer de chat» n’est pas resté impuni. Farid G., 24 ans, a été condamné à un an de prison ferme pour avoir violenté un chaton en le jetant contre la façade d’un immeuble des quartiers nord de Marseille. Jugé en comparution immédiate ce lundi, le prévenu a affirmé regretter son geste et ne pas comprendre ce qui lui était passé par la tête.

Le 22 janvier, «Farid de la Morlette» avait publié sur son profil Facebook deux vidéos qui ont suscité l’ire des internautes. On l’y voit en train de saisir un petit chaton blanc et roux et le lancer brutalement en l’air, à près d’une dizaine de mètres du sol. Le jeune homme récidive : il attrape le chaton par la peau du cou et le jette violemment vers un immeuble. Le petit animal s’écrase alors contre le 2e étage du bâtiment et retombe lourdement sur le sol en béton. Prostré, le chaton ne s’enfuit pas quand «Farid de la Morlette» le saisit pour le jeter avec dédain dans les buissons.

Ces deux vidéos ont été projetées au tribunal de grande instance de Marseille, où plusieurs centaines de personnes se sont massées pour assister aux débats. Selon La Provence, «le prévenu a gardé les yeux au sol, écrasé par la honte et une centaine de regards réprobateurs». Le procureur de la République a dénoncé «une perversité sadique» et «l’absence de toute barrière morale». «Les animaux ne sont pas de vulgaires objets, ce sont des êtres vivants dotés de sensibilité», a-t-il argué.

Près de 200 personnes ont manifesté devant le tribunal pour réclamer une peine exemplaire. »

Carcassonne : il écope de 4 mois ferme pour avoir agressé sexuellement ses enfants

Voici un autre article concernant l’agression sexuelle de plusieurs enfants publié dans L’Indépendant.

« Un homme de 35 ans a été condamné à 4 mois de prison ferme hier, après avoir été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur sa fille et son fils par le tribunal correctionnel de Carcassonne.

Originaire de Normandie, il devra, en outre, verser la somme de 2 000 € à chacune des petites victimes au titre du préjudice moral subi. Sans oublier son inscription au fichier des délinquants sexuels à laquelle le tribunal a fait droit.

Pour mémoire, lors de l’audience de jugement qui s’était tenue le 7 avril dernier, le parquet avait requis une peine de 2 ans avec sursis assortie d’une mise à l’épreuve avec une nécessaire obligation de soin, et une révocation de l’autorité parentale. »

Tout ne se vaut pas et l’oublier c’est se complaire dans une crise multiple dont nous serons incapables de sortir
Que les défenseurs des animaux hurlent autant qu’ils veulent sans même lire ce que j’ai à dire, puisque nous vivons dans un monde d’invectives, de « clash » organisés et mis en scène pour occuper le temps de cerveau. Pourtant, je veux croire que l’on puisse encore penser.

Toute violence faite aux animaux est stupide mais cessons de croire que notre société est gentille avec les animaux, notre société les « bouffe » les animaux, les massacre, consciencieusement, tous les jours, les torture…

Quelle différence entre ce que qu’a fait ce jeune homme, et qui était stupide mais qui ne fait pas de lui ni un nazi ni un mangeur d’enfants, et tous les « viandards » de France (dont je fais partie) et qui ne se refusent ni un bon blanc de poulet, ni un bon steak… Vous croyez que ça pousse gentiment dans des usines les steaks ? Vous croyez qu’il y a une différence entre un chat, un chien et une vache, un cochon, un veau ou un chat ? Et la poule… c’est très sensible une poule (et je le dis pour de vrai). La vie d’une poule vaut-elle donc moins que celle d’un chat ? Accepter ce raisonnement signifie que des animaux peuvent être massacrés et d’autres pas. Ce serait une sorte de racisme animal.

Alors oui je le dis avec force, si jeter un chat n’est pas admissible et que cela mérite une sanction, je remarque qu’il vaut mieux agresser sexuellement ses enfants que frapper un chat.

La peine est 3 fois plus faible pour un enfant que pour un animal.

Mais le pire c’est que pour ces enfants, personne ne s’est déplacé… Pour le petit chat, les bonnes âmes, qui mangent pourtant de la viande plusieurs fois par semaine, étaient au moins 200.

Le petit chat a été soutenu. Pas ces enfants.

Normal ? Disons que ce que vous voyez là est la parfaite image de notre société sans repères où tout se vaut. Où l’on a oublié ce qu’est la notion d’assurance, où l’on ne sait plus ce qui doit relever de la solidarité ou de la responsabilité personnelle, où l’on ne sait même plus reconnaître une connerie de gosse – fut-elle relativement grave – avec un viol multiple d’enfants, où la société ne sait plus punir, où la société ne sait plus mesurer, étalonner ou quantifier.

Nous devons comprendre que lorsqu’une société perd à ce point ses propres repères, rien ne peut plus venir la sauver, car quand tout est brouillé à ce point-là, plus aucun constat ne peut être fait, plus aucune solution proposée dans un cadre intellectuel.

Non, nous sommes à l’ère de l’indignation « Facebook » et des réseaux sociaux. Ce pauvre bougre, crétin s’il en faut, était déjà condamné avant même d’arriver au tribunal car la populace 2 point zéro, comme il faut dire (2.0) pour être moderne, avait déjà voté en « likant » (en aimant) les pages Facebook qui dénonçaient le massacre du chat.

Aucune page Facebook pour ces enfants. Aucune. Et pour tout vous dire, je me méfie plus de ceux qui aiment tant les animaux qu’ils en oublient l’amour qu’ils doivent à leur prochain que des abrutis pas sympas avec un chat qui ne deviendront pas forcément des psychopathes en puissance.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Au coffre Le Contrarien Charles Sannat

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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