La SNCF enchaîne les bourdes. On ne se refait pas. Un coup trop hauts, un coup trop larges. Les nouveaux TER en font voir des vertes et des pas mûres à la compagnie ferroviaire qui doit de nouveau faire face à un problème... de taille.
Couac dans les Alpes-Maritimes
Trop haut pour passer dans certains tunnels, le nouveau TER Regio 2N commandé par la SNCF à Bombardier ne peut pas traverser la frontière italienne. Ces nouvelles rames à grande capacité devaient aider à faire face à l'augmentation du nombre de passager sur la ligne entre Les Arcs et Vintimille en Italie. Et il ne s'agit que d'une question de millimètres. Des travaux devraient être entrepris sur la ligne pour régler le problème.
Une erreur qui ne passe pas pour les voyageurs qui attendent ces fameux trains depuis novembre dernier pour une mise en service début juillet. « La SNCF nous a confirmé du bout des lèvres que les Regio 2N qui devaient être enfin livrés en juillet n'iraient pas plus loin que Menton (Alpes-Maritimes) parce qu'ils ne passaient pas sous les tunnels », détaille Eric Sauri, le président de l'association Les naufragés du TER dans Nice-Matin.
La SNCF essaye de tempérer
Le PDG de la SNCF, Guillaume Pépy, préfère minimiser l'affaire. « Quand vous mettez en service parfois il faut regarder, il peut y avoir un signal ici, il peut y avoir un début de quai qui gêne. Tout ça s'arrange facilement », explique-t-il sur le site du Parisien.
Si les Regio 2N entreront sans doute en service à la date annoncée, les rames ne pourront pas rejoindre Vintimille comme prévu. Terminus Menton pour tous les passagers, au moins jusqu'à la fin de l'année. Une belle galère en perspective pour les 13 000 usagers quotidiens de la ligne Les Arcs - Vintimille.
Une première erreur en 2014
En mai 2014, le Canard Enchaîné révélait que la SNCF avait commandé pour son réseau TER 2 000 rames qui s'étaient révélées trop larges pour certains quais. Cette erreur avait nécessité l'adaptation de 1 300 quais, qui ont dû être rabotés, sur les 8 700 du réseau français. La facture s'était alors élèvé à 50 millions d'euros.
Fort heureusement, la SNCF et Réseau Ferre de France s'étaient engagés à ce que le prix des billets ne soit pas impacté par cette erreur. Certains députés socialistes avaient demandé la démission du PDG de la SNCF, Guillaume Pépy.