Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, détaille dans une interview au journal Les Échos son projet de nouveau « pacte social » pour le groupe public, qui passera par un programme de développement de compétence et une meilleure rémunération des jeunes.
Guillaume Pepy promet de payer les jeunes plus cher et parle de fidélisation
Alors qu'une nouvelle grève est annoncée pour le 9 octobre, Guillaume Pepy monte en première ligne en donnant une interview aux Échos pour détailler le projet de la SNCF quant au nouveau statut des cheminots et à leur recrutement qui sera effectif au 1er janvier 2020. « Il ne peut y avoir de SNCF à deux vitesses, avec les statutaires, d'un côté, et les nouveaux salariés, de l'autre. Le nouveau pacte social concernera donc tous les cheminots », explique-t-il.
Le PDG de la SNCF poursuit : « Il sera différent d'aujourd'hui, mais pas moins attractif, car sinon, nous aurions un problème de fidélisation et les meilleurs partiraient ». Et ce dernier n'hésite pas à tenter d'attirer de nouveaux employés en déclarant qu'il est prêt à « payer plus cher les jeunes qui débutent leur carrière ». Il poursuit sur le même ton : « Le futur dispositif sera motivant et attractif pour tous. Et les garanties fondamentales du statut, sur l'emploi, le droit syndical ou encore le régime de retraite, seront préservées, même si la véritable garantie de l'emploi des cheminots repose sur les compétences ».
Un programme de développement des compétences d'un milliard d'euros
Pour mener à bien son nouveau projet, le patron du groupe explique : « Nous allons conduire un programme sans précédent de développement des compétences de près de 1 milliard d'euros ». Enfin, le PDG, après avoir parlé des futurs nouveaux cheminots, évoque l'avenir de ceux déjà présents dans l'entreprise. Il dit vouloir s'adapter au « choc » de la suppression prévue de 10% à 15% des 140.000 postes du fait de la digitalisation d'ici 2026 : « D'autres vont naître de la croissance du trafic et des innovations industrielles. Et 35% des postes vont voir leur contenu changer radicalement ».
Pour rappel, invité chez Jean-Jacques Bourdin, fin septembre, Guillaume Pepy avait évoqué les TGV, expliquant qu’il y avait très peu de chances d’assister à la construction de nouvelles lignes à grande vitesse. Et de prononcer cette phrase : « De mon vivant, j’en doute ». Puis de préciser qu’il assume la décision de renvoyer aux « calendes grecques » les possibles chantiers de nouvelles LGV dont celui du Sud Ouest qui devait prolonger la ligne Paris-Bordeaux vers Toulouse d’un côté, vers Dax de l’autre.