Dans un contexte social extrêmement tendu par la contestation contre la loi El Khomri, le gouvernement a voulu s’éviter un nouveau conflit à la SNCF. L’entreprise négocie actuellement une nouvelle réorganisation du temps de travail, ce qui provoque immanquablement de nouvelles grèves.
Mais à deux semaines de l’ouverture de l’Euro et après des mois de manifestation et de grèves contre la loi travail, le gouvernement a voulu apaiser la fureur des syndicats… quitte à marcher sur la tête de la direction de la SNCF !
Négociations sans la SNCF
Le gouvernement a en effet négocié en direct avec les deux syndicats les plus réformistes. La CFDT a décidé de retirer son préavis de grève — le mouvement débute ce mardi 31 mai —, tandis que l’Unsa le maintient, tout en saluant des avancées « réelles » sur le dossier. La CGT et SUD-Rail n’ont pas été approchés. On ignore la teneur des reculs acceptés par les négociateurs de l’exécutif, mais ils ne sont pas du goût de la SNCF.
Des reculs « suicidaires »
Une source d’Europe 1 a déploré que le gouvernement ait reculé « si vite » et sur « quasiment tous les aspects » du projet de la SNCF. Ces reculs sont jugées « suicidaires » pour l’avenir de l’entreprise. Quant à Guillaume Pepy, sa démission a été démentie par le service de presse de la SNCF. Mais en coulisses, on imagine aisément que le président de l’entreprise n’ait pas vraiment apprécié d’être exclu de ces négociations.