Grève du contrôle aérien et SNCF : petites et grandes misères d’un voyageur

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Par Jim le Pariser Modifié le 23 juin 2013 à 14h31

Vous l'avez sans doute remarqué, la semaine qui vient de s'écouler a été particulièrement mouvementée sur le front des transports.

Cela a commencé avec la grève du contrôle aérien français. Devant rentrer de Berlin en milieu d'après-midi ce mardi 11 juin, et prévoyant les perturbations, j'avais avancé mon arrivée à l'aéroport de Tegel afin de tirer parti de l'annulation de mon vol pour trouver une connexion plus tôt. Las, seuls étaient proposés l'avion du soir et la maigre consolation de quelques verres de vin au salon business pour tuer l'attente – histoire aussi de passer à travers les mailles de l'ivresse pour travailler un peu, c'est parfois fort utile de bénéficier des avantages d'un programme de fidélité.

Mais c'était sans compter avec la surprise de dernière minute en voyant sur l'écran l'annulation de mon vol due aux orages parisiens. Retour au comptoir de vente, juste avant le rush des Parisiens pris aussi en otage, et de comprendre que l'on ne repartirait que le lendemain matin à potron-minet. Je ne saurais dire si les perturbations relativement modestes à Berlin ont facilité l'affaire, ou s'il faut mettre le tout au crédit du personnel d'Air Berlin, toujours est-il que la compagnie allemande payait l'hôtel NH, près du Checkpoint Charlie.

Dans la douceur d'un soir de juin, cette prolongation impromptue n'avait rien pour déplaire, excepté le réveil à l'aube. Mais une fois les caprices des cieux éprouvés, il fallut que j'affronte ceux du rail le lendemain. Et il faut bien dire que la place assise sur l'un des rares TGV vers Avignon à ne pas être supprimé ne suffit guère à me rendre le sourire dans une rame bondée partie sous la pluie et la fraîcheur parisienne. Encore fallait-il arriver jusqu'à la gare de Massy – on prend les trains où ils sont, la RATP restant malgré tout tributaire de la valse hésitation du matériel de la ligne B.

Pour preuve, le train vers Saint-Rémy Les Chevreuses qui devait partir de la gare du Nord à 14h35 ne répondant pas à l'appel sur la voie de gauche, il fallait se reporter sur l' omnibus, à destination de Massy Palaiseau, évidemment plus lent. C'est alors que surgit un convoi sur le quai d'en face. Pour Saint-Rémy. « Départ retardé » affiche l'écran. A trois reprises, la voix de la SNCF indique que le train de la voie 44 est à destination de Massy Palaiseau tandis que celui de la voie 42 va à Saint-Rémy. En omettant soigneusement de préciser lequel part le premier.

Le jour où les annonces de la SNCF auront une utilité pratique pour les voyageurs... Et ce qui devait arriver arriva : le départ retardé part avant le train de Massy sous mon regard médusé, voyant ma marge de manœuvre s'amenuiser. Il ne me restait plus qu'à courir et attraper un peu plus tard, haletant, mon TGV en instance de départ et me faufiler entre valises et passagers jusqu'à ma précieuse place assise – au prix de quelques bousculades et jurons hauts en couleurs.

Comme rien ne procure tant de plaisir que les modifications d'agenda impromptues et involontaires, j'eus droit la semaine suivante, à nouveau, aux humeurs orageuses de la météo et quelques heures de retard, avec en prime une saturation des Orlybus. Report sur le RER C, via la navette jusqu'à Pont de Rungis, pour découvrir que le prochain était annulé. Un peu d'astuce me fit passer par Massy et le RER B pour m'éviter une sinistre attente. Autant dire qu'après toutes ces réjouissances, le retour à la normale risque de me paraître bien ennuyeux...

Par Gilles Charlassier

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