Pour entretenir son réseau ferroviaire, la SNCF continue d’embaucher. Une situation qui peut étonner au vu de la situation économique de la compagnie.
Un drôle de paradoxe
D’ici à la fin de l’année 2020, la SNCF va proposer 1.000 emplois, dont la moitié seront à pourvoir en Île-de-France. Parmi les postes proposés, électriciens, aiguilleurs, caténairistes… Autant d’emplois nécessaires à SNCF Réseau, chargée d’entretenir 30.000 km de voies ferrées partout en France.
Une bonne nouvelle, un peu étonnante. La SNCF multiplie depuis ces derniers mois les dettes et les appels à l’aide auprès de l’État. L’année 2020, a pour le moment un goût amer pour l'entreprise publique. Après les grèves, le confinement a enfoncé le clou en générant une perte de chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros. Une situation qui s’améliore très lentement, à ce jour seul 20% des places ont été vendus pour le mois de juillet et 8% pour le mois d’août.
Le besoin d’entretien des infrastructures
Georges Ichkanian, DRH SNCF Réseau précise les besoins de l’entreprise : « Nous avons principalement des tensions sur ces emplois dans cinq régions. Les Hauts-de-France, Provence Alpes Côte d'Azur, Auvergne Rhône-Alpes, Grand Est et Île-de-France ». Ces emplois, principalement les électriciens et les aiguilleurs, sont essentiels à l’entretien des voies. Le manque le plus cruel se ressent dans la région parisienne, où plus de la moitié des emplois sont recherchés.
Une vaste opération de recrutement qui s’explique par le plan de remise en état des infrastructures, qui ont souffert d’un manque cruel d’investissement ces dernières années. Des centaines de chantiers ont ou devraient débuter. Une entreprise complexe qui slalome au bord du ravin. Georges Ichkanian prévient : « Je ne sais pas comment sera la fin de l’année. Mais nous sommes déjà en tension. Sans moyen humain, on n'arrivera pas à réaliser les chantiers ».