Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, a fait les comptes. La grève à la SNCF représente déjà cent millions d'euros de manque à gagner pour l'entreprise. Pendant ce temps, les syndicats restent sur leurs positions.
Au micro de RMC, Guillaume Pepy a déroulé le programme de la galère du jour pour les usagers : « 20 % des TGV et 1 inter-cité sur 6 ». Il a également donné un premier bilan de cette grève perlée qui consiste à arrêter le travail deux jours avant de le reprendre pendant cinq jours. Selon lui, les coûts pour la SNCF s'élève à 20 millions d'euros par jour (« l'équivalent de deux autorails neufs par jour »), et puisqu'on en est au quatrième jour, le mouvement a donc coûté 100 millions d'euros. Malgré les difficultés de circulation des trains ce lundi 9 avril, Guillaume Pepy estime que la France n'était pas « paralysée ».
Réforme en profondeur
Les syndicats sont vent debout contre une réforme qui vise à mettre fin au recrutement au statut de cheminot, à ouvrir le réseau ferroviaire à la concurrence, et à transformer la SNCF en société anonyme à capitaux publics. Guillaume Pepy compte trois avantages à cette réforme : moins de pannes et « un meilleur service public », plus de trains et « plus de travailleurs dans les trains », et des prix qui vont baisser car les coûts vont baisser, selon lui. Il estime par ailleurs qu'il s'agit d'une réforme qui va engager la SNCF pour les 80 années à venir…
Les syndicats contre-attaquent
Le ton est bien sûr très différent du côté syndical. Sur Europe 1, Philippe Martinez le leader de la CGT explique que les cheminots font face à un mur et que personne ne voulait d'un « conflit dur qui dure ». Le gouvernement contraindrait les organisations syndicales à la grève. Laurent Berger, le patron de la CFDT, a dit sur France Inter que pour le moment, ce dont tout le monde avait besoin, ce n'était pas tant de la communication que « de discussion et de négociation ». En attendant, le mouvement se poursuit donc sans véritable perspective d'arrêt.