La SNCF n'est pas au bout de ses peines. Après l'affaire des TER trop larges qui a permis au monde entier de se moquer sur le dos de la Société nationale des chemins de fer, c'est un nouvel avis de tempête qui souffle sur l'entreprise publique.
Une grève reconductible
Les cheminots vont en effet faire grève dès ce mardi à partir de 19 heures, pour une période de 24 heures reconductible. Quatre syndicats ayant lancé cet appel (à savoir la CGT, Sud-Rail, FO et First), il faut s'attendre à de fortes perturbations sur le réseau.
De fait, un TGV sur trois devrait rouler selon les axes. Les réseaux régionaux ainsi que franciliens seront eux aussi fortement touchés : un TER sur trois et un Transilien sur trois devraient être en circulation. Le trafic Eurostar ne souffrira pas; pour le Thalys, il faudra compter avec trois trains sur quatre. Une journée de galère en perspective pour les usagers…
Une réforme qui ne passe pas
Cet appel à la grève est motivé par le projet de réforme ferroviaire, qui sera discuté dans quelques jours à l'Assemblée nationale. Celui-ci doit redessiner les contours des compétences de la SNCF d'une part, et de RFF (Réseau ferré de France) de l'autre.
Ces deux entités, séparées en 1997, n'a jamais réussi à faire la preuve de sa pertinence, comme on l'a vu avec l'affaire malheureuse et ubuesque des quais à raboter. La loi en préparation n'a cependant pas la volonté de revenir à la situation qui prévalait avant 1997, à savoir une entreprise intégrée. Bien au contraire, il s'agit d'une part de stabiliser la dette du secteur du chemin de fer en France, qui a atteint 33,7 milliards d'euros pour le seul RFF en 2013, mais aussi de préparer le terrain à la concurrence dont l'ouverture totale pour le transport des voyageurs n'est pas prévue avant 2019.