Les habitants du petit pays au centre des Alpes étaient appelés aux urnes ce week-end du 17 mai 2014 : ils devaient voter pour l'instauration d'un salaire minimum dans le pays. Mais comme il s'agit de la Suisse, ce SMIC n'était pas comme les autres : il devait être le plus élevé au monde. Mais au final il n'en sera rien, la réforme ayant essuyé un refus massif de la part de la population.
Le SMIC en Suisse visait 9% de la population
La réforme avait fait un grand bruit et avait été fortement relayée par les médias car elle visait à instaurer le salaire minimum le plus élevé du monde : 3 300 euros par mois (4 000 francs suisses) soit 18 euros de l'heure en se basant sur une durée de travail de 42 heures par semaine.
Une réforme voulue par la gauche et certains syndicats afin de protéger à peine 9% de la population. Ces derniers, ne gagnant pas plus de 3 300 euros par mois, auraient du mal à se loger et à arriver à la fin du mois, le pays étant l'un des pays où la vie est la plus chère dans le monde.
L'opposition contre le SMIC venait de toutes parts
Le référendum en Suisse sur la question avait été lancé après la récolte d'assez de signatures visant à demander l'avis de la population. Une pratique courante dans le pays car, souvent, le nombre de signataires est suffisant et oblige le gouvernement à faire un référendum. Et si ce dernier passe la loi doit être validée.
Il n'est donc pas étonnant que la mobilisation des opposants à cette loi a été forte. Il faut dire que le projet n'était pas vu d'un bon œil. Gouvernement, Parlement, toute la droite mais également les milieux agricoles et autres ne voulaient pas de ce salaire minimum.
Et au final ce sont eux qui l'ont emporté avec une très large majorité : le référendum n'a obtenu que 23% de « oui » contre 77% de « non ».
Deux autres questions au référendum
Organiser un référendum n'est toutefois pas chose aisée et donc les Suisses n'étaient pas appelés aux urnes seulement pour la question du salaire minimum, bien que ce fût là le sujet central de ce vote.
Via le référendum, les Suisses ont également rejeté l'achat de 22 avions de guerre de type Gripen de chez Saab qui auraient coûté au gouvernement 2,56 milliards d'euros et ont adopté un renforcement de la loi contre la pédophilie.