L'Union Européenne a beau être empêtrée dans le Brexit, cela n'empêche pas le ministère du Travail français de s'inquiéter encore et toujours de la concurrence que représentent les pays voisins pour le travail en France. Que ce soit au niveau des salaires ou de l'attrait pour les employés, les inégalités entre les pays peuvent porter préjudice aux Français et c'est ce que veut supprimer le gouvernement.
Des salaires très différents qui portent préjudice
La commission aux Affaires Européennes de l'Assemblée Nationale a remis, mardi 18 octobre 2016, un rapport sur les inégalités de salaire qui existent entre les pays européens. Il faut dire que tous les salariés ne sont pas logés à la même enseigne ; à commencer par la question du SMIC : il n'existe pas dans tous les pays de l'Union Européenne.
La France, bien évidemment, l'a mis en place et l'Allemagne a été le dernier pays à passer le cap. Mais dans six pays de l'Union Européenne il n'y a pas de salaire minimum ce qui permet aux employeurs de fixer le salaire qui leur plaît. Par rapport aux employeurs français ou des autres pays ayant instauré le SMIC, c'est une concurrence difficile à combattre.
Le montant payé chaque mois aussi est bien différent : en Bulgarie le salaire minimum est de 184 euros et il grimpe à 1 923 euros au Luxembourg. Par rapport aux 1 466 euros payés en France, il y a une sacrée différence.
Un SMIC dans chaque état puis un SMIC européen
Le rapport de l'Assemblée Nationale estime nécessaire que tous les Etats de l'Union Européenne mettent en place un SMIC qui sera égal à un pourcentage du salaire médian du pays. Une manière, déjà, d'éliminer la concurrence des pays qui n'ont pas de salaire minimum et où certaines entreprises préfèrent délocaliser pour payer moins cher les employés.
Mais ce n'est que la première étape : les députés estiment également nécessaire que les niveaux des salaires minimum s'harmonisent au niveau européen donnant naissance, de fait à un salaire minimum européen. Un processus qui prendrait toutefois du temps mais qui mettrait un terme à ce que les députés appellent "une source de concurrence salariale préjudiciable au bon fonctionnement de l'Union européenne"