Dès le mois de décembre, les boitiers Linky débarqueront dans les foyers français. Ces compteurs communicants, symbole d’une transition énergétique amorcée cette année en France, sont présentés comme la pièce maitresse des « smart grids », ces réseaux intelligents qui permettent une meilleure gestion énergétique. Si la France brille par un certain dynamisme de ce secteur, elle parvient également à faire valoir son expertise à l’international.
Améliorer la gestion énergétique mondiale
Alors que Paris s’apprête à accueillir dans quelques semaines la COP 21, les problématiques environnementales sont au cœur du débat. La planète est aujourd’hui arrivée à un point critique d’émission de gaz à effet de serre (GES) et le sommet de Paris est déjà considéré par beaucoup comme celui de la dernière chance si l’on souhaite parvenir à contenir les dérives climatiques.
Si les chefs d’états du monde entier attendus à l’événement sont en train de peaufiner leur ligne d’actions pour satisfaire les ambitions internationales en matière de réduction de GES, un modèle semble faire consensus pour tenir les objectifs, celui des « smart grids ». Pour chaque pays engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique, diminuer son empreinte carbone va passer par moins d’énergies fossiles, plus d’énergies renouvelables et une meilleure gestion de la consommation d’énergie. Un jeu d’équilibre complexe s’annonce donc pour arriver à soutenir la demande énergétique sans pour autant trahir les ambitions environnementales de la communauté internationale.
Les « smart grids » seront le garant de cet équilibre. En connectant l’ensemble des acteurs de la filière énergétique jusqu’au consommateur, ces réseaux intelligents vont avoir une force tentaculaire de laquelle résultera un système capable d’ajuster plus précisément la production d’énergie en fonction de la consommation. Ce maillage informatique tissé à coup de technologies innovantes fluidifie la circulation d’une information qui assure une visibilité accrue sur nos besoins énergétiques et aiguille les acteurs du réseau sur la façon dont ils doivent répondre à cette demande.
En plus d’améliorer l’efficacité des réseaux, les « smart grids » vont également permettre une meilleure intégration des EnR dans le mix énergétique. Enfin, grâce à l’impact qu’ils ont sur notre gestion énergétique, les réseaux connectés devraient engendrer des économies d’énergies conséquentes et influer de manière positive sur nos factures. Les « smart grids » sont désormais la clé d’un « consommer moins mais mieux » nécessaire pour que l’action de la France et du reste du monde, en faveur du climat soit efficace.
Avec la généralisation de Linky, la France fait figure de pionnier de la transition énergétique. Le compteur intelligent démontre la capacité d’un pays à répondre à des problématiques environnementales complexes. Les « smart grids » ne se résument cependant pas au simple compteur intelligent, ils regroupent un ensemble d’innovations qui portent le nouveau modèle énergétique français. Un savoir-faire hexagonal qui attire de plus en plus les pays étrangers, intéressés par une filière qui a fait des « smart grids » une spécialité.
L’expertise française traverse les frontières
A la tête du plus grand réseau européen de distribution d’électricité, ERDF a, en quelques années, su affirmer un leadership technologique sur le plan international. Chaque année, l’entreprise réalise plus de 11 millions d’interventions. Elle a engrangé en 2012 un chiffre d’affaires dépassant les 13 millions d’euros. Les réseaux intelligents sont devenus pour le fournisseur d’énergie une priorité et il entend favoriser leur émergence en France mais également dans le monde entier.
L’entreprise a ainsi démarré il y a plusieurs années une collaboration avec la Chine afin de moderniser ses réseaux électriques. La plus grande puissance mondiale voit sa consommation énergétique augmenter de manière considérable et le groupe français se positionne notamment en renfort des deux plus grandes sociétés de transports et de distribution du pays, State Grid et China Southern Grid, afin de les aider à optimiser leur capacité à répondre à cette demande croissante.
Le gestionnaire de réseau est également engagé en Afrique où il intervient particulièrement dans des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Maroc. Le groupe français travaille de concert avec la Compagnie ivoirienne d’Electricité pour améliorer et optimiser son réseau. Même chose avec la Régie de Distribution d’Eau et d’Electricité de la ville de Marrakech qui s’appuie sur le savoir faire français pour permettre d’intégrer les enjeux énergétiques marocains à ses services. L’expertise française est aussi mise à contribution par le Liban, qui n’a pas hésité à faire appel à l’énergéticien tricolore pour aider les entreprises chargées de gérer les réseaux électriques du pays à mener à bien leur mission.
Si le distributeur français est aujourd’hui sollicité dans le monde entier, c’est qu’il dispose d’une artillerie de solutions technologiques qui font désormais de lui une référence dans le secteur énergétique. La France, critiquée sur de nombreux plans, séduit aujourd’hui des pays en quête de réponses efficaces aux questions énergétiques actuelles. Plus que jamais, les smart grids font consensus à travers le monde pour donner les moyens à la communauté internationale de parfaire sa gestion énergétique et affronter solidement l’avenir.