Les six réacteurs nucléaires de type EPR2 qui doivent faire leur apparition en France à l'horizon 2050 nécessiteront un investissement massif. Un audit publié par le gouvernement parle d'une facture dépassant les 50 milliards d'euros.
Emmanuel Macron a dévoilé il y a quelques jours son ambitieux programme de relance de la filière nucléaire. Le chef de l'État a annoncé la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR2 à l'horizon 2050, avec la possibilité d'en créer huit supplémentaires. Il y a également le projet de développement de petits réacteurs modulables (SMR) ainsi que des réacteurs produisant moins de déchets. L'objectif est de pouvoir générer 25 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires d'ici 2050, de quoi assurer des besoins en électricité en augmentation constante en maintenant des prix abordables, sans oublier de respecter les objectifs environnementaux d'émissions de gaz à effet de serre.
Relancer la filière nucléaire
Un rapport publié en fin de semaine dernière par le gouvernement, basé sur deux audits externes, donne une première évaluation de la facture pour ces six premiers réacteurs EPR2 : 51,7 milliards d'euros, sans compter les coûts de financement qui s'établissent à 4,6 milliards d'euros en cas de retard des travaux. Des retards probables, comme l'EPR de Flamanville peut en témoigner. La mise en route du premier réacteur est prévue pour 2037, tandis que la durée totale des travaux sera de « près de 25 ans ». La durée d'exploitation de ces nouveaux EPR est fixée à 60 ans.
Incertitudes sur le calendrier des travaux
Le rapport indique toutefois que le délai pour la construction des réacteurs n'est pas finalisé en raison d'incertitudes techniques et économiques. « Le chiffrage du programme comme son calendrier ne peuvent être totalement stabilisés », expliquent les auteurs. Quant aux déchets produits par ces EPR2, ils seront pris en charge dans le centre Cigéo, un site de stockage géologique profond en chantier dans la Meuse. Ces déchets seront « similaires à ceux déjà produits par le fonctionnement du parc actuel ».