Alors que le consentement lors d'une relation sexuelle est un débat qui fait rage dans les milieux féministes car il implique le problème du viol et de sa définition, les sites de rencontres, dont la finalité est pourtant celle d'une rencontre sexuelle, ne semblent guère se soucier du consentement pour recueillir des données personnelles sensibles. La CNIL s'en inquiète et a mis en demeure 8 sociétés éditant 13 sites.
Les leaders du secteur ne sont pas conformes à la loi
Les sites de rencontres sont une mine d'informations, des informations sensibles et parfois extrêmement privées comme l'origine ethnique, les opinions politiques, les pratiques religieuses et, bien entendu, les pratiques et orientations sexuelles. Des informations qu'en général aucun site ne demande à ses utilisateurs. Mais les sites de rencontres, de par leur nature, ne peuvent y faire l'impasse.
Naturellement, ils ne vont pas se plaindre d'avoir de telles informations uniques, bien au contraire. Sauf que pour la CNIL, qui a mené des contrôles auprès de grosses sociétés éditrices, estime qu'un bon nombre de ces sites ne sont pas conformes à la loi sur la protection des données personnelles. Et avec le récent piratage du site AshleyMadison la question est revenue d'actualité.
Parmi ces sites on trouve des gros sites français:
Meetic ; Attractive World (édité par Samadhi) ; AdopteUnMec (Geb AdoptAGuy) ; Marmite- Love, Gauche-rencontre (Phoenix Corp) ; Destidyll, Force Gay, Easyflirt, Rencontre Obèse (2L Multimedia) ; Celibest (Toodate) ; JDream, FeujWorld (Ness Interactive) ; Mektoube (LT Services)
Collecte des données, stockage, suppression...
Pour la CNIL, ces sites de rencontres ne sont pas assez clairs avec leurs utilisateurs : ils n'explicitent pas assez de quelle manière sont collectées et stockées les informations collectées. Et c'est ce qui a motivé la CNIL de rendre publique cette mise en demeure : le nombre d'utilisateurs et le type d'informations sensibles sont bien trop importants. Cette mise en demeure a donc une "dimension pedagogique" selon la directrice de la CNIL, Isabelle Falque-Pierrotin.
Selon la CNIL, d'ailleurs, loirs de la suppression d'un compte, certains sites (mais pas tous) ne supprimeraient pas l'intégralité des données collectées. L'accès, la suppression et la rectification des données collectées sont également trop peu clairs ou trop compliqués pour la Commission.
Les sites mis en demeure ont trois mois pour se mettre en conformité sous peine d'amende.