Service minimum : polémiques garanties

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Par Gilles Sengès Modifié le 18 septembre 2012 à 16h16

Rien de mieux qu’une polémique sur des sujets de société pour détourner l’attention lorsque la situation économique d’un pays se dégrade et que l’austérité s’impose. Dans la droite ligne de José Luis Rodriguez Zapatero, l’ancien président du gouvernement socialiste espagnol, qui s’en était fait une spécialité en réveillant les cicatrices de la guerre civile et en titillant l’Eglise sur l’avortement et le mariage homosexuel, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault semble prendre un malin plaisir à ouvrir des débats qui ne devraient pas avoir lieu d’être. Ce qui au passage n’est pas rassurant sur la gravité de la crise et du plan de rigueur qui attend les Français si on ajoute les polémiques déjà naissantes sur les futurs projets de loi sur le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers… Le dernier sujet conflictuel en date porte sur le service garanti dans les transports (obligation pour les grévistes de se déclarer 48 heures à l’avance, planification du trafic un jour avant etc.) qui pourrait être réformé.

Certes, le ministère des Transports a démenti l’information dévoilée, mardi, par « Le Parisien » en assurant ne pas vouloir toucher à la loi sur le service minimum comme s’y était engagé François Hollande, lors de la campagne présidentielle, le 26 janvier dernier lors de l’émission « Des paroles et des actes ». « Je ne perds pas mon temps, il y a une loi, elle marche » avait dit alors le candidat socialiste. Ce que confirment les chiffres. A la SNCF, le nombre de jours de grève par cheminot a été, l’an dernier, de 0,49 contre 3,78 en 2010 tandis qu’à la Ratp le chiffre a été de 0,29 jour de grève par agent contre 1,21 l’année précédente… Sauf que dans son démenti, le ministère des Transports reconnaît réfléchir à l’aménagement de certaines modalités pour améliorer le dialogue social…Lorsque l’on connaît l’opposition affichée de longue date des syndicats contre une loi accusée d’entraver le droit de grève, la discussion risque d’être vite bouclée.

Les démentis gouvernementaux perdent d’autant plus de poids, ces derniers temps, que l’équipe de François Hollande donne l’impression de raffoler de ces « ballons d’essais » qui permettent de jauger les réactions de l’opinion publique sur un sujet donné avant de statuer. On l’a vu, il y a peu, sur la mise en place d’une taxe de 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros ou, ces derniers jours, sur une possible réduction des avantages fiscaux et sociaux des retraités…

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Ancien rédacteur en chef des Échos, Gilles Sengès a été correspondant en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Espagne.

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