Répondre aux besoins de financement
Si nous n’avions pas accès au crédit, combien d’entre nous pourraient accéder à la propriété de leur résidence principale ? Combien seraient motorisés ? Combien seraient capables de financer leur formation initiale ou leur reprise d’études ? Leur installation ? Leur projet de création d’entreprise ?
Le crédit permet, à tous ceux qui ne disposent pas d’un capital initial, de se projeter dans l’avenir, de lisser dans le temps les dépenses de consommation et de constituer un patrimoine.
À l’échelle d’une entreprise, d’une collectivité ou d’un État, l’obtention de financements autorise des investissements dont les bénéfices attendus sont différés dans le temps. La croissance de l’activité est fonction des dépenses réalisées au préalable dans l’acquisition de compétences, les infrastructures, les équipements, les machines, les bâtiments, les logiciels, la recherche et développement. Les pays les plus riches et les plus dynamiques ont un point commun : un système financier structuré qui accompagne les projets entrepreneuriaux.
Les deux principaux canaux de financement sont les établissements de crédit et les marchés financiers. Ils sont complémentaires. Les premiers répondent à des besoins qu’ils sont en capacité de supporter au regard du montant engagé et du profil de risque du demandeur. Les seconds financent les projets les plus incertains et/ou qui exigent une mobilisation importante de capitaux. Aussi les grands groupes, les firmes innovantes, les collectivités publiques, les États ont-ils recours de façon privilégiée aux marchés financiers qui permettent de drainer, en direct ou via des supports d’épargne collective (fonds d’assurance-vie en unités de compte, SICAV, FCP, etc.), une multitude d’investisseurs, particuliers et professionnels, domestiques et étrangers sur un emprunt ou une ouverture de capital. C’est le découpage en titres qui autorise le financement de projets pharaoniques et risqués. Chaque contributeur peut n’engager qu’une fraction limitée de sa capacité d’investissement et accepter ainsi une prise de risque conséquente, en échange d’une juste rémunération.
Les titres négociables représentatifs d’une fraction d’un emprunt sont appelés, à court et moyen terme, des titres de créances (compartiment monétaire des marchés financiers), à long terme, des obligations. Les titres négociables représentatifs d’une fraction du capital d’une entreprise sont les actions. Les actions confèrent donc la qualité d’associé à leur détenteur et se distinguent des titres précédents par l’absence d’échéance.
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Le marché obligataire est le plus conséquent. Si la création de richesse à l’échelle mondiale devait être exclusivement consacrée au remboursement des emprunts obligataires, la situation ne serait apurée qu’environ au bout de 18 mois. Les obligations présentent des atouts significatifs par rapport aux financements bancaires. Les trois principaux sont l’absence ou la quasi-absence de covenants, le remboursement in fine et des maturités plus longues.
Les montants engagés doivent cependant être significatifs pour permettre d’assurer la négociabilité des titres (de quelques centaines de millions d’euros à plusieurs milliards) et assurer ainsi aux investisseurs de pouvoir vendre leurs titres au moment où ils le souhaitent et à un prix qui ne soit pas déconnecté du prix de la dernière transaction (le dernier cours coté). Pour les emprunts de plus petite taille (de quelques millions à quelques dizaines de millions d’euros), des offres publiques, des émissions mutualisées, ou des placements privés auprès d’un nombre limité d’investisseurs, sont possibles au prix d’une plus faible liquidité.
Ceci est un extrait du livre « Et si on osait investir en bourse ? » écrit par Sandy Campart paru aux Éditions EMS (ISBN-10 : 2376871166, ISBN-13 : 978-2376871163). Prix : 14 euros.
Reproduit ici grâce à l'aimable autorisation de l'auteur et des Éditions EMS.