Seniors, passeurs de savoirs

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Par Julien Bareaud Publié le 19 janvier 2021 à 6h24
Management Entreprises Poste Polyvalence
@shutter - © Economie Matin
22%85% des managers disent aimer manager mais seulement 22% aiment beaucoup cela.

Après 15 dans la finance d’entreprise, Julien Bareaud se tourne vers le recrutement de cadre middle et top management dans ce même domaine. Sa double expérience professionnelle lui donne une hauteur de vue et lui permet de mieux comprendre le rôle essentiel du senior dans une entreprise, celui d’un passeur de savoirs. Dans le cadre de l'Opération Coup de Pouce orchestrée par Syntec Conseil, Julien Bareaud, nous offre ici sa vision de la valeur ajoutée d’un senior au sein d’une entreprise.

On se pose souvent la question : pourquoi recruter un senior ? Et si les vraies questions étaient : pourquoi le recruter et comment le garder ? Pour ses talents et sa maturité professionnelle, évidemment.

Une entreprise n’attend pas un cadre senior sur ses compétences techniques, elle sait qu’elles sont acquises. L’entreprise attend le senior sur sa posture, sur sa façon de se comporter, sur ses softskills, sur tout ce qu’il va pouvoir partager, transmettre à une génération plus jeune.

Le senior va apporter aux autres ce qui ne s’apprend passeur les bancs de l’université, mais ce qui s’acquière par l’expérience. Il va d’autant plus facilement partager son savoir, accompagner et aider, si on le sollicite. Il recherche une autre forme de gratification, un intérêt complémentaire à son activité professionnelle.

La loyauté, la maturité, les jeux politiques, les principes de management sont autant de choses que le senior pourra transmettre.

Le management

Le management s’apprend avant tout par la pratique. C’est pourquoi, le cadre senior par son expérience, à la fois en tant que manager mais aussi en tant que managé, en connait tous les codes et rouages.

Une des notions importantes du management que le senior va transmettre est l’exemplarité : « faire ce que l’on dit et dire ce que l’on fait ». C’est à son contact, par mimétisme, que le junior, à son tour, va savoir se montrer exemplaire.

Toute la question de la délégation et du contrôle est aussi cruciale en management. Le Manager, en déléguant, en assure le suivi, accompagne ses équipes pour qu’elle réussissent tel un chef d’orchestre. Il va permettre de faire comprendre toutes les étapes de ce processus de délégation et de contrôle. Les choses n’ont pas nécessairement besoin d’être verbalisées, elles se transmettent notamment par le contact et l’exemple.

Enfin, le senior, par son expérience , fait souvent preuve d’empathie, à ne pas confondre avec la bienveillance. L’empathie est l’une des qualités essentielles de tout bon manager.

L’empathie en management, c’est la capacité à écouter l’autre de façon à reconnaître et comprendre, ses besoins et son ressenti pour encore mieux l’accompagner.

Le senior ne cherche pas à avoir raison à tout prix, il est beaucoup plus consensuel. Ce qui l’intéresse c’est de faire avancer son équipe, son idée. Il ne va pas aller à l’affrontement, et va préférer ouvrir le dialogue, afin de créer les conditions adéquates pour des échanges constructifs

L’empathie permet ainsi d’instaurer un climat de travail serein de confiance et de transparence.

Les rapports politiques en entreprise

Le senior connaît et maîtrise le jeu politique qui lui a permis de faire avancer ses sujets, de progresser dans l’organisation. Il a conscience de l’importance d’avoir un bon réseau, de la compréhension des jeux de pouvoir, d’influence et d’intérêts pour faire adhérer à ses projets. Ce sens politique s’acquière au fil des années et le senior peut en tracer les grandes lignes, faire comprendre l’importance d’un réseau interne comme d’un réseau externe, montrer comment le créer l’utiliser à bon escient et ainsi développer son encrage et son rayonnement dans l’entreprise.

La maturité professionnelle

Avec les années, le senior a appris à prendre du recul, à hiérarchiser ses priorités et à gérer le stress inhérent à sa fonction. En cela, plus qu’une simple place dans l’accompagnement des plus juniors, il a une responsabilité tacite dans cette transmission qui permettra un épanouissement professionnel, point souvent sous-estimé mais qui est pourtant un levier de réussite.

La loyauté

Indépendamment de la question de l’âge à partir duquel on considère que l’on est senior, il faut garder en mémoire l’âge de la retraite. En cela, le senior, moins « volatile » s’inscrit dans la durée et fait preuve d’une régularité évidente.

Le senior en a vu d’autres, il a en lui la volonté , le sens de l’effort et ne va pas s’effondrer à la première difficulté. Il a appris au fil du temps à demander de l’aide avant qu’il ne soit trop tard, à s’accrocher, persévérer et trouver des solutions. Ces aspects de sens de l’effort et de volonté touchent la question de la loyauté. On ne quitte pas l’entreprise à la première difficulté, on s’accroche, on montre à l’entreprise qu’elle peut compter sur nous. Et par son exemple de persévérance et d’endurance, le senior inculque la valeur de la loyauté et la confiance qu’elle engendre chez l’employeur.

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Consultant Robert Walters

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