La Sécu est aux soins intensifs, dopée à l'oxygène de la dette, sans espoir de survivre au cancer des déficits accumulés pendant des années. Sauf à accepter l'opération de la dernière chance, une sévère amputation.
Ceux qui connaissent ou ont connu le calvaire des rendez-vous de médecin pour parler de mauvais résultats d'examens savent bien de quoi je parle. Si la Sécu était une personne, elle serait effectivement aux soins intensifs, perfusée de toutes parts, sous oxygène et probablement dans le coma. Les médecins se regarderaient gravement en fronçant les sourcils, en parlant de son cas. Les derniers résultats d'analyses de sang montreraient que l'organisme est à bout. A la famille, on demanderait l'autorisation de tenter le tout pour le tout pour sauver le malade.
Que dit son dossier médical ?
Côté dépenses, plus de 216 milliards d'euros de dettes cumulées, planquées dans un organisme, la CADES, chargé d'emprunter sur les marchés, et de rembourser ce qu'il peut. Cette année encore, le déficit sera de 15,3 milliards d'euros (au moins) quand le projet de loi de finannces de l'an dernier prévoyait "moins de 10 milliards d'euros" de pertes.
Côté recettes, ce n'est pas la fête non plus : Le nombre de cotisants recule, et donc, le volume de cotisations prélevées sur le travail. C'est pour cela que le gouvernement vient encore d'augmenter la CSG pour les retraités et les chômeurs. C'est pour cette même raison aussi que depuis quelques années, les cessions d'actifs (actions, maison ou terrain à vendre) supportent un poids de plus en plus élevé de cotisations sociales. Aujourd'hui, 15,5 % de la plus-value part dans le trou de la Sécu. C'était 0,0 % il y a moins de dix ans !
Pendant ce temps là, les français vivent de plus en plus vieux (l'espérance de vie a progressé de trois mois par an au cours des vingt dernières années), mais sont de plus en plus malades pendant les dernières années de leur vie, maladies de plus en plus coûteuses à prendre en charge. Dans le même temps, les progrés de la médecine ont renchéri le coût de bien des traitements et opérations, et pas seulement pour sauver les malades.
Résultat : la Sécu telle que nous la connaissons est morte, mais elle feint de ne pas le savoir. Et nous aussi. Pourtant, l'on ne pourra pas indéfiniment reporter à plus tard l'objectif d'un retour à l'équilibre des comptes de la Sécu, voire même, à un indispensable excédent, afin de rembourser la dette accumulée. Or, comme il sera impossible d'augmenter indéfiniment les prélévements, aussi bien sur le travail que le capital, il va falloir soit trouver d'autres recettes, soit réduire les dépenses.
Côté recettes, la mesure la plus logique, la plus juste, la plus responsable et.. la plus dure à prendre cependant, mais également la plus efficace et responsable, sera...
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