Cet article initialement publié le 3 avril 2019 vous est proposé en « Best-of » pendant l’été 2019. Lors de sa première publication il a été consulté par 12.484 lecteurs.
Je me souviens il y a un an… Le gouvernement scrutait chaque chiffre mensuel de la sécurité routière, désireux d’y trouver la moindre justification à l'instauration de la baisse de la limitation de vitesse. A cette époque, une hausse de la mortalité routière comme celles enregistrées en janvier et février dernier aurait été jugée intolérable par le gouvernement.
Comment oser justifier l’augmentation de la mortalité des cyclistes en ville par la dégradation des radars ?
Cette année, il semblerait que la lecture gouvernementale soit toute autre… Les mauvais chiffres s’accumulent et marquent une augmentation du nombre d’accidents par rapport à la même période il y a un an. Certes nous devons faire face à l’éclosion de nouveaux modes de déplacements et à une augmentation d’usagers vulnérables (vélos, trottinettes) mais l’Etat, trop occupé à défendre les 80 km/h en a oublié la sécurisation de ces mêmes usagers.
Certes il y a les dégradations des radars. Mais comment oser justifier l’augmentation de la mortalité des cyclistes en ville par la dégradation des radars sur les routes secondaires ? Instrumentaliser les victimes urbaines afin de justifier la « radarothérapie » à la française, cela n’a aucun sens. J’aurais sans doute préféré à cette tentative de justification une réelle campagne de prévention invitant au partage de la route et à la nécessité absolue du respect de la distance de sécurité latérale lorsque l’on dépasse un cycliste.
Au lieu de cela, rien ! La même litanie d’argumentaires pro-radars dont les destructions dès le mois de juillet 2018 n’ont pas empêché la réduction estivale du nombre d’accidents.
La sécurité routière avec les automobilistes pas contre eux
Oui, car contrairement au langage policé de la Sécurité routière, les dégradations des radars n’ont pas débuté avec l’éclosion du mouvement des gilets jaunes. Les dégradations ont bel et bien débuté dès le mois de juillet 2018 à l’instauration des 80 km/h avec un taux de dégradation en hausse de 400% !
Alors, même si le mouvement des dégradations s’est sans aucun doute amplifié ces derniers mois, il n’en reste pas moins que les 80 km/h en est l’unique cause. Si l’Etat se plaint donc aujourd’hui de ces dégradations, je l’invite à faire l’analyse objective des causes de ce qu’il déplore aujourd’hui. Une réforme du code de la route malvenue, inutile, et rejetée par l’essentiel des Français.
Alors Monsieur le Président de la République, il est temps de passer à un modèle de sécurité routière populaire, accepté, car réduire le nombre de victimes de la route est essentiel et tellement réalisable. On ne fait pas de la sécurité routière, contre 40 millions d’automobilistes, on la fait avec eux !