Gendarmes et policiers ont-ils mieux à faire que de contrôler la vitesse sur les autoroutes ? M. Nicolas Sarkozy en est persuadé et veut confier cette tâche aux sociétés concessionnaires exploitant les autoroutes.
La suggestion fait polémique alors que le gouvernement avait déjà annoncé le 2 octobre dernier son intention de confier les contrôles par radars mobiles à des prestataires privés sans provoquer de réactions.
S’il s’agit de mieux utiliser les forces de l’ordre sans diminuer les contrôles, toutes les idées sont bonnes à prendre. Le danger serait de suggérer que la sécurité routière n’est pas une priorité d’ordre public, comme semble le faire M. Sarkozy. Sauver plus de trois mille vies par an, éviter 35.000 blessés graves est tout aussi fondamental que de lutter contre d’autres formes de délinquances qui font beaucoup moins de victimes.
Reste aussi à savoir qui est le mieux placé pour assurer ces missions de contrôles avec efficacité. Si les sociétés d’autoroute doivent financer le dispositif sans avoir rien à y gagner, je ne suis pas sûre qu’elles tiennent ce rôle avec beaucoup de zèle. Je rappelle que le nombre de victimes sur les routes augmente depuis plus de dix-huit mois parce que les automobilistes n’ont plus l’impression d’être contrôlés et relâchent leur comportement. Tout nouveau signal de laxisme coûterait cher en vies humaines. Evitons de faire sur la sécurité routière de désastreuses polémiques politiciennes.