Après les attentats de Paris : de la sécurité avant toute chose !

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Par Nicolas Boudot Publié le 27 novembre 2015 à 8h22
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@shutter - © Economie Matin
0,1%Les attentats pourraient faire perdre à la France 0,1% du PIB.

Q1 : Même si cela remet en cause le pacte de stabilité en augmentant les dépenses et l'endettement, la France doit-elle engager des dépenses supplémentaires en faveur de la sécurité (défense, police, renseignement) ?

Total "oui" : 84 %

• Total "non" : 16 %

84% des Français interrogés considèrent que les dépenses de sécurité l’emportent sur la dette.

Ce sondage, réalisé près de deux semaines après les attentats du 13 novembre dernier qui ont ensanglantés la France, montre une réelle volonté des Français de garantir leur sécurité au mépris de la réduction des déficits. Compte tenu de l’émotion générée dans toute la France par ces attentats, ce résultat n’est pas très étonnant. Il ne signifie qu’une seule chose : les Français considèrent que leur sécurité est la première des libertés et qu’il convient de la garantir par tous moyens, même si ces moyens doivent peser sur les finances publiques.

Le président de la République a, quelques heures après les attentats et dans un registre de discours que les Français ne lui connaissaient pas, à 180° des discours qui se voulaient rassurants prononcés en janvier 2015, annoncé un certain nombre de mesures visant à améliorer la sécurité des Français, au mépris des dispositions économiques qu’il a lui-même imposées à la France depuis son élection (sous le contrôle de la Commission européenne).

Le flot des annonces visant à renforcer le contrôle aux frontières, augmenter le nombre de postes de fonctionnaires de police et de gendarmerie, permettre l’armement des polices municipales et l’allongement de la durée de l’Etat d’urgence sont autant de réponses au besoin de protection des Français. Et pour l’instant, le soutien est massif.

Le sujet qui se pose au président de la République en termes de communication porte désormais sur deux fronts : le front politique d’une part et le front économique et budgétaire d’autre part. Il peut être résumé en une question : le président de la République aura-t-il durablement un tel niveau de soutien ?

D’un point de vue politique, derrière l’unité de façade, on sent de la part de la gauche quelques critiques et de mauvais résultats aux élections à venir pourraient voir l’unité continuer de se fracturer. De plus, d’un point de vue politique, les annonces faites par François Hollande sont, pour certaines d’entre elles, des reprises directes du programme de l’opposition et il n’est pas certain que sa majorité continue durablement d’accepter de soutenir des idées issues de l’opposition. Bref, le changement de logiciel de discours politique de François Hollande fonctionne aujourd’hui du fait de la tragédie subie par la France, d’un point de vue politique, il n’en pas certain que le soutien de sa majorité soit durable.

D’un point de vue économique, les propos du ministre des Finances, ce matin, pour réaffirmer que les annonces du PIB chiffrées à hauteur de 600 millions d’Euros n’auraient pas d’impact sur le déficit public contrairement aux estimations des services de Bercy qui estiment, à moyen terme, que ces annonces pourraient couter 0,1 point de PIB.

Les affrontements en Syrie ont commencé. Nous verrons dans les semaines qui viennent si la guerre des chiffres en France aura lieu.

Q2 : Diriez-vous que mener une guerre économique contre le financement du terrorismes est…?

• Plus important que les actions militaires : 24%

Aussi important que les actions militaires : 71%

• Moins important que les actions militaires : 5%

71% des Français considèrent que mener une guerre économique contre le financement du terrorisme est aussi important que les actions militaires

Face à un ennemi d’un genre nouveau, qui n’est pas réduit à un Etat souverain et qui agit militairement par des modes d’actions non conventionnelles, les Français ont compris que la question de la survie économique de l’Etat islamique et partant, des groupes terroristes qui agissent en Europe, passe également par un affrontement sur le terrain économique pour tarir les sources du financement économique du terrorisme qui sont multiples et en partie issues des gains de la délinquance de droit commun (trafics en tout genre, vols, escroquerie…)

C’est pourquoi les mesures annoncées par Michel Sapin, il y a quelques heures, reçoivent un accueil aussi important de la part des Français. Cette lutte économique passe par le renforcement des contrôles de Tracfin, le renforcement des possibilités de gel des avoirs détenus par des terroristes et des obligations de déclarations supplémentaires en cas de mise en œuvre de flux financiers ou de change, mais aussi la lutte contre les trafics de droit commun (drogue, vente de contrefaçons, etc.)

En répondant majoritairement, les Français envoient un double message à l’exécutif : ils considèrent que la garantie de leur sécurité peut passer par un recul de certaines de leurs libertés, y compris économiques et on peut estimer qu’ils considèrent les réponses de l’exécutif, en matière de lutte contre le financement du terrorisme, adaptées à la situation en France.

La question qui va se poser dans le futur et notamment à la France, qui est engagée militairement sur le terrain, concerne les sources de financement au Moyen Orient de Daech, c’est-à-dire les revenus issus du pétrole…

Sondage exclusif TILDER/LCI/OpinionWay pour La « Question de l’Éco » du 26 novembre 2015

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