Pris dans la tourmente par le nuage d'incertitudes économiques et les taux bas de la Banque centrale européenne, le secteur bancaire du vieux continent souffre et supprime des dizaines de milliers d'emplois.
Les banques européennes traversent une passe difficile. Elles sont particulièrement exposées aux tensions politiques et commerciales entre les États-Unis et la Chine, et la politique de taux très bas (voire négatifs) pratiquée par la Banque centrale européenne dégrade leur profitabilité. Coup sur coup, deux établissements emblématiques ont annoncé de nouvelles suppressions de postes. La Société Générale ajoute ainsi 530 postes supplémentaires aux 1 600 suppressions déjà annoncées en avril, dont 750 dans la banque de financement et d'investissement en France. La Société Générale prévoit la suppression de 3 450 emplois entre 2016 et 2020.
Partout en Europe
Autre annonce intervenue ces derniers jours, celle de Commerzbank. La deuxième banque allemande va supprimer 4 300 postes et 200 agences dans le monde, tout en créant 2 000 emplois. Pas de quoi compenser la restructuration prévue. Commerzbank veut recentrer son activité dans la banque de détail sur son marché domestique… une stratégie suivie aussi par Deutsche Bank, qui a annoncé 18 000 suppressions de postes d'ici 2022. La plus grande restructuration de son histoire pour la première banque allemande.
Conjoncture difficile
Les annonces se sont succédées depuis le début de l'année. Les groupes britanniques HSBC et Barclays vont ainsi supprimer 4 000 et 3000 postes respectivement. BNP Paribas compte supprimer jusqu'à 546 emplois d'ici l'année prochaine. Les espagnoles Santander et CaixaBank ont annoncé la suppression de respectivement 3 200 et 2 000 emplois. En tout, le secteur bancaire européen a annoncé la disparition de 44 000 postes depuis janvier.