Secret bancaire : la Suisse ne sera bientôt plus la Suisse en la matière

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Par Laure De Charette Modifié le 16 octobre 2013 à 2h50

Le secret bancaire suisse sera-t-il un jour définitivement éventé ? Pas sûr. Mais une brèche de plus a été ouverte. La Suisse, un des rares pays qui ne l'avait pas encore fait, a signé la convention de l'OCDE sur l'entraide en matière fiscale. Ce n'est peut-être qu'une formalité, mais c'est également une surprise !

La Suisse va aider les Etats à traquer leurs évadés fiscaux s'ils le demandent...

Officiellement, le pays est ainsi devenu « le 58e pays à signer la convention multilatérale concernant l'assistance administrative mutuelle en matière fiscale ».

Ce texte de l'OCDE prévoit que les fiscs des pays signataires coopèrent pour traquer les fraudeurs domiciliant leur argent à l'étranger pour échapper à l'impôt, que ce soit en échangeant des données, en procédant à des contrôles fiscaux ou en aidant au recouvrement.

En somme, la Suisse, accepte, comme tous les membres du G20, Chine comprise, de coopérer sans réserve, en cas de demande d'un Etat, sur les avoirs de ses ressortissants à l'étranger.

... mais la Suisse ne fournira pas d'informations automatiquement

Mais si l'Etat ne demande rien, alors la Suisse jouera à la grande muette ! En effet, il n'est pas question que la Suisse mette en place l'échange automatique d'informations financières, qui consiste à accepter d'envoyer systématiquement des informations sur les comptes et les avoirs détenus par des non-résidents. Coopérer, oui, faire du zèle, non ! Ce dispositif, s'il était appliqué, représenterait « le changement le plus radical du système fiscal depuis les années 1920 » d'après certains experts.

De là à imaginer que le fameux secret bancaire a du plomb dans l'aile... L'Organisation pour la coopération et le développement économiques ne cesse de plaider en ce sens. En juillet dernier, elle avait notamment profité de la réunion des ministres des Finances du G20 à Moscou pour promouvoir l'échange automatique de renseignements, dans la veine de ce qui se fait désormais aux Etats-Unis : la loi oblige désormais les banques situées hors du pays à communiquer aux autorités des informations sur les comptes bancaires détenus par des ressortissants américains à l'étranger.

Mais la Suisse ne mange pas (encore) de ce pain là !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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