Et si la seconde main commençait dès la naissance ?

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Par Maud Behaghel Publié le 29 novembre 2019 à 6h17
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@shutter - © Economie Matin
60%60% des Français ont acheté, en 2019, un produit d'occasion.

L’achat de produit neuf n’a qu’à bien se tenir ! Près de 60% de Français achètent en 2019 des produits d’occasion selon Rémy Oudghiri directeur général adjoint de Sociovision. Le phénomène touche l’ensemble de la pyramide des âges : adultes, étudiants, adolescents, enfants. Tout le monde, les nouveau-nés exceptés. A l’hôpital, doudous, chaussons et grenouillères trônent toujours flambants neufs au chevet de bébé. Alors, si la vogue de la seconde main ne se dément plus, difficile pourtant pour les parents et l’entourage, de passer le cap du cadeau de naissance. Et pourquoi ne pourrait-on pas acheter un body d’occasion? C’est sans doute même un devoir d’éducation !

Parents : passez le cap

On dit de l’arrivée d’un enfant qu’il est l’événement d’une vie. C’est déroutant, c’est nouveau. Forcément, l’instinct maternel et paternel prend le dessus et pousse les jeunes parents à vouloir ce qu’il y a de mieux pour leur nourrisson. Et dans un imaginaire collectif biberonné au consumérisme depuis des décades ; ce qu’il y a de mieux, c’est forcément ce qui est neuf, ce qui est sain. Ce qui est vierge de tout usage.

L’argument aurait de quoi tenir… si l’on ne trouvait sur le marché que des jouets neufs qui n’aient jamais causé de problèmes de santé (allergie, eczéma, urticaire) ! A l’inverse, si les plateformes de seconde-main ne disposaient pas d’invendus (donc neufs) ou de produits de grande qualité pour la santé des enfants (coton organique)! Rien n’empêche donc l’achat d’un article de seconde main. Au contraire tout le favorise aujourd’hui : c’est bien plus économique. C’est beaucoup plus écologique. Le vêtement est chargé d’histoire. Le pas à franchir, pétri de convenance et d’habitude est donc purement psychologique.

L’entourage à sensibiliser

Pour les parents les plus engagés qui auraient réussi à passer ce cap, le plus dur reste à faire : convaincre les autres parents et les proches à rejoindre le mouvement. Il est nécessaire qu’ils sachent qu’il est possible et facile de consommer de la seconde main même pour les plus jeunes !

Tout de suite, le problème se corse. Des grands-parents qui ont vécu l’hyperconsommation des Trente Glorieuses, au dernier neveu génération Y qui dégaine avec frénésie son tout nouveau smartphone; les habitudes sont là, bien ancrées. Sophie la girafe a de grandes chances d’être neuve. Le hochet à billes aussi voire la première paire de chaussures pour les premiers pas de bébé.

Autre phénomène a noté, il n’est pas rare de voir les enfants habillés à l’image des parents. La société de surconsommation pousse consciemment ou inconsciemment à un effet miroir parents-enfants, où les parents achèteraient tout autant des vêtements pour eux que pour leurs bébés. Les parents doivent s’éduquer eux-mêmes pour arrêter cette démarche de fast-fashion.

Le jeu des conventions sociales est aussi fort que les habitudes. Difficile dans l’entourage de passer pour celui, qui trop radin, trop écolo ou trop inconscient, n’a pas acheté de produit neuf. Difficile d’être le trublion qui vient en pleine maternité ouvrir le débat sur l’empreinte carbone des nourrissons. Et pourtant, ils sont de plus en plus fréquents ces débats. Questionnez votre entourage. Dans chaque famille, il existe un oncle, une cousine qui a osé. Est-ce là le signe que les proches aussi changent leurs habitudes au gré des tendances sociétales en environnementales ? Et qu’on gagnerait à mettre encore un peu plus les pieds dans le plat ?

Mieux éduquer ses enfants

Au delà de l’entourage à sensibiliser, il y a les enfants à éduquer. L’achat de seconde main est une habitude de consommation qui requiert une éducation. Et si ça commençait dès la petite enfance ? Offrir un cadeau de naissance responsable ne serait-il pas le premier geste d’une éducation parentale vertueuse ? L’effet papillon qui rendra les enfants plus soucieux de leur planète.

Car les parents ont ce devoir : enseigner à leurs enfants les bons comportements. Comprendre que Monsieur Grenouille a déjà eu une vie avant lui, c’est aussi apprendre subtilement à un enfant que les ressources terrestres ne sont pas inépuisables et qu’il faut les épargner. En tout et pour tout, qu’il est aussi urgent d’adopter de nouvelles habitudes éco-responsables.

L’appel du neuf a encore ses sirènes. D’instinct, parents, proches et enfants se tournent vers le neuf comme une valeur de refuge pour le nourrisson. Cette valeur s’est pourtant bien étiolée au regard des problématiques environnementales. Aujourd'hui, la seconde main est une alternative qui prend tout son sens pour habiller, faire grandir et éduquer cette nouvelle génération sur les bons réflexes quotidiens à adopter pour l’environnement. Ainsi, les parents ont un rôle clé à jouer et doivent se prendre en main pour faire bouger les choses.

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Présidente et Directrice des Opérations Europe d'United Wardrobe

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