Etant donné qu’il y a en Europe dix-sept fois plus de véhicules touchés qu’aux Etats-Unis, où le diesel n’a pas la cote, Volkswagen a trouvé un autre moyen de se racheter une conduite. Pas question d’indemniser 8 millions de personnes, comme le fabricant va pourtant le faire outre-Atlantique ! Les personnes concernées apprécieront…
Une remise aux normes plutôt qu'un chèque
Le groupe automobile allemand a annoncé qu’il ne dédommagera pas ses clients européens. "Il n'y aura pas de compensation financière pour les propriétaires de ces véhicules (équipés de moteurs truqués, NDLR) en Allemagne"a déclaré Enrico Beltz, porte-parole du groupe pour les ventes.
A la place d’un chèque, l’entreprise va tout simplement remettre aux normes tous les véhicules touchés tout au long de l’année 2016. Cela devrait prendre une heure à peine, précise le constructeur, pour chaque véhicule rappelé. Encore faut-il que le propriétaire floué se déplace dans un garage !
Aux Etats-Unis, chaque Américain dont le véhicule Volkswagen était équipé, à son insu, d’un moteur truqué, recevra la modique somme de 1000 dollars. 482 000 personnes sont concernées, pour un montant total de 482 millions de dollars. Il suffira pour un propriétaire de faire constater dans un garage que le moteur a bel et bien été truqué pour recevoir une carte de paiement prépayée de 500 dollars (467 euros), un bon d'achat de 500 dollars, qui pourra être dépensé chez les concessionnaires de la marque aux Etats-Unis, ainsi qu’une assistance panne gratuite de trois ans.
Volkswagen a déjà provisionné 6,5 milliards d’euros dans ses comptes pour faire face au scandale.
Des objectifs trop ambitieux
D’après un article paru dans le journal allemand Bild, des ingénieurs ont préféré installer des logiciels tricheurs plutôt qu’échouer à atteindre les objectifs ultra ambitieux (réduire de 30 % les émissions de dioxyde de carbone) qu'avait fixés le PDG et affronter son courroux.
Le constructeur les avait tout bonnement équipés d’un logiciel illégal capable de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure antipollution par les autorités. Au moment précis du test, les gaz polluants étaient aussitôt limités. Et la voiture, jugée suffisamment écologique, pouvait passer l’examen sans problème ! Le groupe est passé aux aveux récemment, reconnaissant la fraude.
Le groupe reste en outre sous la menace d'une gigantesque amende (18 milliards de dollars) de la part de l'agence fédérale de protection de l'environnement américaine, l'EPA.
En France, les ventes du constructeur ont bondi de 12,8 % au mois de septembre (alors que le scandale a éclaté aux Etats-Unis le 18 du mois), selon les données publiées par le Comité des constructeurs français d’automobiles, pour un marché en progression de 9 % au mois de septembre.