Les propriétaires concernés, qui roulaient sans le savoir dans une VW, une Audi ou une Skoda équipée d'un moteur diesel truqué, seront prévenus par lettre recommandée avec accusé de réception. C’est à partir du mois de janvier que le fabricant de voitures allemand Volkswagen va commencer à rappeler les 11 millions de véhicules litigieux (dont 1 million en France).
Le logiciel moteur doit être modifié
L'opération, du jamais vu, devrait durer de longs mois, sans doute jusqu'à la fin de l'année 2016. C'est le nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller, qui l’a annoncé dans une interview au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Volkswagen, qui a donc sciemment falsifié les tests antipollution de ses véhicules diesel, prévoit de modifier le logiciel moteur.
Promis juré, les frais seront pris intégralement en charge par l'entreprise, de sorte que les propriétaires n'aient rien à payer. Reste à savoir si ces derniers seront dédommagés pour les inconvénients occasionnés. Il se murmure qu'au Canada par exemple, les clients qui possèdent un véhicule diesel pourraient l’échanger contre un véhicule à essence, avec une compensation financière pour combler la différence de valeur.
Tout cela devrait coûter cher, très cher à Volkswagen. Le PDG a déjà prévenu ses collaborateurs qu'un programme d’économies va être lancé et les investissements freinés. Peut-être même y aura t-il des licenciements de salariés à la clef (le groupe compte près de 600 000 salariés).
Volkswagen a déjà provisionné 6,5 milliards d’euros dans ses comptes pour faire face à la tempête actuelle. Cela suffira t-il ?
Volkswagen peut-il s'en remettre ?
Nul ne sait encore quelles seront les répercussions à long terme sur le premier constructeur automobile au monde. Pour l’heure, l’action Volkswagen a perdu plus de 40 % en deux semaines, soit plusieurs milliards d’euros.
Et le groupe est sous la menace d'une gigantesque amende (18 milliards de dollars) de la part de l'agence fédérale de protection de l'environnement américaine, l'EPA. Le groupe allemand aurait triché sur les émissions de gaz à effet de serre de ses voitures Diesel.
Le constructeur les avait tout bonnement équipés d’un logiciel illégal capable de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure antipollution par les autorités. Au moment précis du test, les gaz polluants étaient aussitôt limités. Et la voiture, jugée suffisamment écologique, pouvait passer l’examen sans problème ! Le groupe est passé aux aveux récemment, reconnaissant la fraude.