Le confinement permet de sauver des vies… mais on parle moins des morts qu’il pourrait causer – entre autres dégâts.
Faut-il accuser le Covid-19 de tous les maux – et de toutes les morts, nous demandions-nous hier.
Eh bien… selon le New York Times, les morts dues à d’autres causes que le Covid-19 sont également en hausse aux Etats-Unis.
Il s’agit souvent de personnes plus jeunes. L’âge moyen auquel les gens décident de se suicider est de 49 ans aux US. Chaque suicide prive donc le pays d’environ 29 ans… soit plus de trois fois plus de vie qu’une mort du Covid-19.
Durant la Grande dépression, les taux de suicide ont augmenté de 50%. L’an dernier, 48 000 Américains se sont suicidés. Si ce confinement a le même effet que la Grande dépression, il fera 24 000 victimes de plus… soit un total d’années perdues se montant à 696 000, selon nos calculs d’hier.
Parallèlement, le nombre de morts dues au cancer, aux maladies cardiaques et aux maladies pulmonaires semble lui aussi augmenter. Peut-être qu’au milieu de la corona-hystérie, les gens hésitent à aller se faire soigner. Les traitements pour les crises cardiaques et les attaques, par exemple, ont décliné de 60% depuis le début du confinement.
C’est assez incroyable, mais au beau milieu de la plus grande crise sanitaire de ces 100 dernières années, les hôpitaux américains déclarent un nombre croissant de lits vides. Ils licencient des infirmières. Les médecins rapportent un tel plongeon de leur activité que nombre d’entre eux ne peuvent pas payer le loyer de leur cabinet.
Plus dommageable que le virus ?
Par ailleurs, les gens étant appauvris par le confinement, ils ont moins d’argent pour aller chez le médecin ou le dentiste… ou à dépenser pour leur alimentation et leur santé.
De quelle manière cela affectera-t-il leurs vies ? Nous n’en savons rien. Mais un récent titre sur Fox News indiquait que, selon un rapport de l’ONU, « les ravages économiques pourraient coûter plus de vies que le virus ».
Les pays pauvres seront sans doute les plus lourdement affectés. Là-bas, les gens vivent déjà en marge. Notre collègue George Gilder voit arriver « une famine de masse » en Inde. Il cite le Programme alimentaire mondial de l’ONU, qui estime que jusqu’à 260 millions de personnes pourraient être confrontées à la famine.
Il cite également Michael Levitt, prix Nobel de chimie :
« Il ne fait pas de doute selon moi que lorsqu’on regardera en arrière, les dégâts causés par le confinement dépasseront de très loin les vies sauvées. »
Notre seule certitude, c’est que nous n’avons aucune certitude. Les avantages du confinement ne sont pas certains non plus. Il est très possible que cette politique augmente, et non réduise, le nombre d’années de vie perdues aux Etats-Unis.
Qualité et quantité
Attendez un peu… dans la vie, il ne suffit pas de ne pas mourir. Il faut aussi « vivre »… et nous le faisons de nombreuses manières que les médecins ne peuvent pas quantifier.
Ce n’est pas qu’une question de temps. Imaginez que vous passiez toute votre vie en état de mort cérébrale, maintenu en « vie » par des machines et des médicaments. Que vaudrait votre existence alors ?
Elle est peut-être sacrée aux yeux de Dieu, mais l’être humain demanderait une ristourne. Une vie dans le coma, ce n’est pas la même chose ; pour la plupart des gens, elle vaut moins.
Le problème avec les épidémiologistes – comme avec les économistes –, c’est qu’ils peuvent compter mais pas calculer. Ils peuvent mesurer la quantité mais pas la qualité.
La qualité ne peut être mesurée que par les choix humains. Or les choix humains – qu’il s’agisse des taux d’intérêt, de l’alpinisme, du style capillaire, de la vie de couple ou de l’argent – ne peuvent être enregistrés que si on laisse les humains faire.
On pourrait dire à deux hommes que le Covid-19 hante leur ville. Ils savent que s’ils attrapent la maladie, étant donné leur âge (ils ont tous deux 75 ans) et leur condition physique (tous deux ont du diabète… et jurent depuis des années qu’ils vont se mettre au régime), ils ont une chance sur dix de mourir.
L’un, confortablement installé… bien accompagné… et avec une cave pleine de bon vin… pourrait décider que s’aventurer dehors n’en vaut pas la « peine ». L’autre, malheureux… rendu à moitié fou par l’isolement… pourrait trouver que ces probabilités lui conviennent. Chacun fait son choix et prend ses risques.
En supprimant ce choix, les autorités sapent la qualité de vie aussi bien (probablement) que la quantité telle que mesurée en temps. Les deux hommes subissent les mêmes restrictions même si seul l’un d’entre eux les choisirait.
Les autorités, les bonnes âmes et les empêcheurs de tourner en rond – enhardis par les « experts », la gloire et le pouvoir – ne s’arrêtent pas là. Ils appliquent les mêmes règles à tous, quand bien même les plus de 85 ans ont 15 000 fois plus de risques de mourir du Covid-19 que les gamins de moins de 15 ans.
Nous sommes donc tous restés sous clé – les vieux et les jeunes, les sains et les malades… comme de vieux lions édentés au zoo de Baltimore.
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