Plan général de sauvetage des banques de 40 milliards d’euros en Italie !!

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Par Charles Sannat Modifié le 13 décembre 2022 à 20h40
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cc/pixabay - © Economie Matin
5%Le Brexit pourrait coûter au Royaume-Uni 5 % du PIB.

Voici un article passionnant du grand journaliste économique Ambrose Evans-Pritchard du Telegraph qui revient sur ce qu’il se passe dans le secteur bancaire italien, victime collatérale du Brexit et de la chute des marchés financiers.

Depuis vendredi, les actions bancaires sont malmenées, surtout les européennes. Comme l’écrit Ambrose Evans-Pritchard du Telegraph, le gouvernement italien est en état d’alerte et devrait bientôt intervenir :

« L’Italie est en train de préparer un plan de renflouement de 40 milliards d’euros de son système financier alors que les actions bancaires se sont effondrées à la Bourse de Milan suite aux secousses du Brexit qui ont ébranlé les marchés européens.

Un groupe de travail spécial du gouvernement italien suit les événements heure après heure, s’engageant à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité des banques. « L’Italie fera tout ce qui est nécessaire pour rassurer les gens, » a déclaré le Premier ministre Matteo Renzi.

« Il s’agit du moment de vérité que nous avons longtemps attendu. Nous ignorions juste que ce serait le Brexit qui allait lâcher l’éléphant, » a déclaré un banquier italien de premier plan.

Les actions des banques se sont effondrées pour une seconde session consécutive : Sanpaolo a chuté de 12,5 %, Banka MPS de 12 %, Mediobana de 10,4 % et Unicredit de 8 %. Les organismes de crédit ont perdu un tiers de leur valeur depuis le référendum tenu au Royaume-Uni.

« Lorsque le Royaume-Uni éternue, l’Italie s’enrhume. Il s’agit du maillon faible de la chaîne européenne, » a déclaré Lorenzo Codogno, ancien directeur général du Trésor italien et désormais employé de LC Macro Advisors.

L’Italie est la première victime sérieuse de la contagion du Brexit ainsi qu’un rappel que les destins économiques de la Grande-Bretagne et de l’Europe sont étroitement liés. Morgan Stanley a averti dans un nouveau rapport que le PIB de la zone euro se contracterait presque autant que celui de la Grande-Bretagne en cas de « scénario à haut stress ».

Les autorités italiennes étudient la recapitalisation directe des banques par l’État, qui serait financée par une émission obligataire spéciale. Elles souhaitent également un moratoire des règles sur le renflouement interne et sur l’annulation des émissions obligataires, ce qui est impossible en vertu de la loi européenne. M. Renzi a soulevé en urgence ce sujet à l’occasion d’une réunion avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande au sommet sur le Brexit qui s’est tenu ce lundi à Berlin.

« Il doit y avoir une suspension des règles de renflouement interne (bail-in) et des règles sur les aides d’État au plus haut niveau politique de l’UE, sinon je ne vois pas comment cela pourrait fonctionner, » a déclaré M. Codogno.

Contrairement à la crise de la dette de la zone euro de 2011-2012, il n’y a pas encore de soucis sérieux sur les marchés de la dette souveraine. La BCE plafonne de facto les taux avec son assouplissement quantitatif.

Le niveau de stress de cet épisode se mesure via la santé des banques privées. L’indice des titres bancaires Euro STOXX s’est effondré de moitié, depuis juillet dernier, pour tester désormais des niveaux atteints au pire de la crise de la dette. Les titres des banques britanniques ont également plongé depuis le Brexit sans pour autant atteindre un risque systémique jusqu’à présent. Cette baisse reflète principalement les craintes de récession ainsi que la perte d’accès potentielle au marché européen.

Les banques italiennes, talon d’Achille de la zone euro

Les banques italiennes sont le talon d’Achille du système financier de la zone euro. Les crédits non performants y atteignent 18 % depuis la récession engendrée par la crise de 2008.

La nouvelle réforme concernant le renflouement interne a empiré les choses et pris les autorités européennes par surprise. L’objectif était de protéger les contribuables en s’assurant que les créditeurs supportent en priorité le gros des pertes en cas de problèmes avec une banque, mais la réforme a été mal conçue si bien qu’elle a provoqué un désamour pour les actions bancaires. La banque d’Italie a demandé la refonte complète des règles de bail-in.

Aujourd’hui, il est quasi impossible pour les banques italiennes d’augmenter leur capital. Elles sont prises en étau alors que la BCE demande simultanément de respecter des critères de capitalisation toujours plus sévères, allant jusqu’à demander parfois des injections de capitaux 3 à 4 fois. M. Codogno a déclaré que la BCE déstabilise involontairement les banques européennes dans sa tentative trop zélée de rendre les banques européennes plus sûres.

L’Italie est désormais paralysée par la structure de la zone euro. Les analystes affirment qu’elle a désespérément besoin d’un plan de sauvetage bancaire à l’américaine, comme ce fut fait en 2008 avec le TARP (Troubled Asset Relief Program, programme de rachats des actifs toxiques des banques). C’est cependant interdit dans la zone euro.

Le gouvernement a introduit en début d’année un fonds de sauvetage de 5 milliards d’euros, baptisé Atlante, mais il fut principalement alimenté par les banques et bien insuffisant pour faire face aux événements. (…)

L’étranglement bancaire est devenu politiquement explosif en Italie après que des milliers de petits épargnants furent ruinés par la faillite de 4 banques régionales en fin d’année dernière. Ils furent traités en tant que « porteurs d’obligations juniors », même si la plupart d’entre eux étaient de simples épargnants qui ne comprenaient pas ce que la banque faisait avec leur argent.

Renzi pourrait être forcé de prendre les choses en main pour mettre en place un plan de sauvetage national unilatéral du système bancaire italien en désobéissant ainsi à l’Union européenne, à moins qu’il n’obtienne des concessions de Bruxelles. Ceux qui le connaissent bien affirment qu’il ne descendra pas en enfer au nom de la pureté idéologique européenne. »

Non les banques ne sont pas solides, elles sont des colosses aux pieds d’argile !

Encore une fois, il ne faut pas céder ni à la panique et à la peur, bien mauvaises conseillères, mais pas plus à la fiction imaginaire du tout va bien et nous ne risquons rien !

La vérité est évidemment quelque part entre les deux.

L’histoire humaine n’est pas façonnée par les moyennes alors que toute notre gestion patrimoniale est basée sur l’analyse de ces moyennes. L’histoire humaine s’écrit avec des événements majeurs, par des successions de chocs « hors moyenne », hors « statistique ». De façon récente, c’était le cas avec les attentats du 11 septembre, ou encore la faillite de la banque Lehman Brothers, sans oublier le Brexit de la semaine dernière.

Ces événements constituent au choix, des « cygnes noirs », comme l’a théorisé Nassim Taleb, ou des chocs systémiques qui remettent en cause les théories, les croyances, ou encore les « moyennes » en bouleversant les grands équilibres, et c’est ce que j’ai tenté d’expliquer dans l’émission Écorama.

Il est évident que nous sommes dans une période financière charnière où de très nombreuses crises rentrent en résonance, les unes et les autres augmentant considérablement les risques dits « systémiques ».

C’est à cela que vous devez vous préparer avec constance, sans écouter les benêts béats qui prédisaient déjà depuis 3 ans l’effondrement des cours de l’or et son retour vers 0 alors que nous assistons au phénomène inverse – et ce n’est pas faute de l’avoir dit.

Je n’ai pas de boule de cristal, j’ai simplement du bon sens et une analyse indépendante et je prends grand soin d’éliminer le « bruit » de fond de la propagande bien-pensante euthanasiant la pensée. Dès lors, les choses sont plus claires et plus compréhensibles.

Il va y avoir des morts dans le système bancaire. La question est de savoir comment une Europe en décomposition et où on ne peut pas dire qu’il règne une grande harmonie politique va gérer la situation… A priori, cela sera de plus en plus mauvais car il n’y aura pas plus d’Europe malgré ce que l’on nous dit, mais chaque fois un peu moins.

C’est la raison pour laquelle je vais consacrer tout mon temps du mois de juillet à la rédaction de ce numéro hors série sur les banques que j’offrirai à tous les abonnés à ma lettre STRATÉGIES. Vous êtes nombreux à attendre des éléments précis de réflexion pour vous aider à trouver la ou les meilleures banques. Je vous demande 3 semaines de patience car il y a du travail pour vous mettre tout ça en forme. Vous pouvez d’ores et déjà vous abonner ici.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour son blog

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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