Alitalia sera t-elle sauvée par Etihad ?

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 16 avril 2014 à 5h31

Peugeot, FagorBrandt, et maintenant Alitalia : on dirait que l'histoire industrielle en Europe n'est plus faite que de cela. Une entreprise nationale ou européenne en difficulté, des sauvetages à répétition avec des investisseurs locaux qui n'ont rien donné, un dernier espoir incarné par un investisseur étranger. Des chinois pour Peugeot, un algérien pour FagorBrandt, des arabes pour Alitalia.

A chaque fois, les montants en jeu ne sont pas négligeables, loin s'en faut. On comprend bien qu'il n'y a plus personne en Europe et même en Occident capable d'injecter des milliards, ou même "seulement" des millions par centaines pour sauver et relancer d'anciennes gloires. Dans le cas d'Alitalia, la main tendue réclame 400 millions à Etihad, consentant en échange à un mariage. Blanc ? Le fiancé a en tout cas ses exigences : il faut, pour épouser Alitalia (le projet parle d'une prise de contrôle de la compagnie italienne par Etihad) que celle-ci se sépare de 25 % de son personnel, soit 2500 à 3000 salariés sur 14 000. Mais aussi que ses créanciers - Alitalia traîne encore 800 millions d'euros de dettes bancaires- s'asseyent sur la moitié.

Le patron d'Etihad a rencontré mardi 15 avril le président du Conseil italien, le jeune Matteo Renzi, pour parler du dossier. On imagine que ce dernier a du tordre du nez pour accepter les conditions imposées par la compagnie émiratie. Mais il y a tout de même 11 000 emplois à sauver, sur 14 000, et la fierté de sauver la compagnie nationale italienne en apparence, dusse-t-elle passer sous contrôle arabe. Une lettre d'intention est espérée dans la journée à Rome. A défaut, Alitalia sera vraiment en très grande difficulté, pour ne pas dire instantanément condamnée. Les points de friction entre les deux fiancés portent encore, outre le personnel à licencier et la dette à renégocier, sur l'utilisation des aéeroports italiens fiefs d'AlItalia, comme celui de Milan Malpensa par exemple, qui pourrait devoir s'effacer au profit de Rome qui appartient à un actionnaire minoritaire d'Alitalia, Benetton.

Mais il y a aussi un autre point qui fait hésiter Etihad. Dans son "harem" européen se trouvent déjà Air Berlin, air Seychelles, Aer Lingus. Et ailleurs dans le monde, Air Australia. Or, toutes ces mariées lui coûtent cher, engloutissant une large partie des bénéfices dégagés par Etihad. On comprend son hésitation à l'idée d'épouser la plus très belle ni très fraiche italienne. Depuis des mois que durent les tractations, l'envie impulsive de la posséder a du s'emousser et la raison prendre le dessus. Pour finir par l'emporter ? Réponse probablement ce mercredi 16 avril. Ou pas.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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