La semaine dernière, le patron de Titan, le fabricant international de pneus, déclarait être prêt à reprendre l'usine Goodyear d'Amiens, à condition que ses 1 137 employés actuels soient d'abord licenciés. Cette semaine, dans un tout autre genre, c'est Air France-KLM qui pose ses conditions avant d'envisager de sauver la compagnie aérienne Alitalia.
Des suppressions de postes deux fois plus importantes que prévu
Et elles sont elles aussi drastiques. Air France-KLM exige en effet que 5 000 emplois soient supprimés, en échange de son éventuelle participation à l'augmentation de capital d'Alitalia, dont elle détient actuellement 25%.
Ce serait plus du double que ce qui est prévu actuellement dans le plan de sauvetage de l'entreprise.
C'est un journal italien qui l'affirme, expliquant que l'entreprise franco-hollandaise a transmis sa liste d'exigences au ministre des Transports italien il y a une dizaine de jours.
Ce n'est pas tout : Air France-KLM aurait aussi exigé la démission de l'actuel conseil d'administration d'Alitalia, plus l'instauration d'un nouveau plan de restructuration. Objectif : réduire d'au moins 70% la dette d'Alitalia. Il faut dire qu'elle s'élève désormais à 1,2 milliard d'euros.
La survie d'Alitalia est menacée
Alitalia reste en grande difficulté financière, cinq ans après avoir été sauvée de la faillite. Sa valeur est tombée à 30 millions d'euros.
Reste à savoir si ces informations sont fiables.
Air France-KLM a voté mi-octobre en faveur d'une augmentation de capital de 300 millions d'euros, mais sans dire si elle comptait y participer. On connait à présent les conditions de sa participation.
Si ses exigences ne sont pas comblées, l'entreprise a déjà menacé de réduire sa participation à 11%.
Pourtant, en septembre, le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac déclarait que « les besoins financiers d'Alitalia ne sont pas colossaux et sont à la portée d'Air France-KLM ».
Alitalia survivra-t-elle sans Air France-KLM ?