Après l’interdiction de vente des cigarettes mentholées ainsi que le tabac à rouler, les fabricants n’ont pas hésité à « contourner la loi » en multipliant la vente de produits dérivés au menthol.
Les cigarettiers ne manquent pas de ruses pour maintenir leur business
Pourtant interdites en France ainsi que dans toute l'Union européenne depuis le 20 mai 2020 afin de lutter contre le tabagisme, les cigarettes mentholées continueraient d'être vendues par les bureaux de tabacs suite à un flou juridique, c’est ce que révèle Le Parisien, vendredi 21 août 2020. D'après le fabricant de Lucky Strike et Dunhill, Pascal Marbois, certains cigarettiers dont son concurrent Japan Tobacco International (fabricant de Winston et Camel) commercialiseraient des cigarettes dites « fresh » qui contiendraient des résidus de menthol. Ce dernier s’était lancé dans des cigarillos avec des capsules qui libèrent du menthol sous la pression d'un bouton. Pour contourner l'interdiction des cigarettes mentholées, les fabricants auraient également trouvé d’autres ruses. Les buralistes proposeraient «un petit flacon d’huile essentielle de menthe, dont elle saupoudre quelques gouttes à l’intérieur de ses paquets » précise LCI. Autre astuce trouvée par les fabricants : des filtres aromatisés pour rouler son tabac.
Ainsi, ces derniers contourneraient la loi puisque seuls les produits contenant un arôme « caractérisant, » le menthol sont interdits, mais pas la présence de menthol en tant que tel. De plus, l’interdiction est valable pour les cigarettes et le tabac à rouler, et non pour l’ensemble des produits de l’industrie du tabac.
Cigarettes mentholées : plus addictives et plus rentables
Ces cigarettes sont devenues un enjeu marketing dans les années 1970 pour inciter les jeunes et les femmes à consommer des cigarettes classiques. Ces cigarettes au menthol seraient davantage addictives. Selon une étude publiée en 2015 dans Molecular Pharmacology, et rapportée par Le Parisien en mai 2020, les cigarettes au menthol paralysent les récepteurs nicotiniques et réduisent la sensation d'irritation des poumons ce qui incitent ainsi les fumeurs à tirer plus fortement sur la cigarette. Ils absorbent ainsi plus de nicotine et surtout émettent plus de monoxyde de carbone très nocif.
Toujours selon Le Parisien, avant leur interdiction, le marché des cigarettes mentholées représentait 8% des ventes dans l’Hexagone et concernait un million d'utilisateurs. Face à l’engouement de ces alternatives, la Direction générale de la santé (DGS) a lancé une enquête grâce à une procédure prévue par le Code de la santé publique.