Le nombre de médecins et de personnels infirmiers atteint des niveaux record dans l’OCDE. Il serait désormais souhaitable que les pays réforment leurs stratégies de formation et d’emploi afin de mieux répondre à l’évolution des besoins de la population en matière de santé et aussi de réduire le recours aux professionnels de santé venant de pays en développement, d’après un nouveau rapport de l’OCDE.
Le rapport Les politiques relatives au personnel de santé dans les pays de l’OCDE : Les bonnes compétences au bon endroit montre qu’en 2013, 3,6 millions de médecins et 10,8 millions d’infirmiers exerçaient dans les pays de l'OCDE, alors qu’ils étaient respectivement 2,9 millions et 8,3 millions en 2000.
La hausse du nombre de médecins est particulièrement rapide dans certains pays, comme la Turquie, la Corée et le Mexique, où ils étaient relativement peu nombreux en 2000. Le nombre d’infirmiers a également progressé dans quasiment tous les pays de l’OCDE, à la fois dans ceux où ils étaient relativement peu nombreux en 2000, comme la Corée et le Portugal, et dans d’autres où leur nombre était plus élevé, comme la Suisse, la Norvège et le Danemark.
Cette progression s’explique en grande partie par une hausse importante du nombre d’étudiants admis en école de médecine et de soins infirmiers. Les médecins et personnels infirmiers immigrés contribuent également à cette évolution : en 2013-14, ils représentaient dans les pays de l’OCDE 17 % des médecins en activité et 6 % de l’ensemble des infirmiers et infirmières. Environ un tiers de ces professionnels formés à l’étranger sont originaires d’autres pays de l'OCDE, mais nombre d’entre eux sont aussi originaires de pays à plus faible revenu en Afrique où les pénuries sont déjà importantes.
« L’évolution des besoins de populations vieillissantes en matière de santé et de soins de longue durée devrait stimuler l’innovation dans le secteur de la santé, où la priorité doit être donnée à la création de bons emplois, requérant les bonnes compétences au bon endroit », a déclaré M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, avant d’ajouter : « Les pays doivent coopérer davantage pour veiller à ce que soient réalisés les investissements stratégiques nécessaires en matière d’emploi afin d’obtenir une couverture maladie universelle et des soins de qualité élevée pour tous. »
Le rapport souligne qu’un nombre considérable de médecins et de personnels infirmiers déclare le décalage important entre leurs compétences et les qualifications requises pour les postes. Environ la moitié des médecins et 40 % des personnels infirmiers se déclarent insuffisamment qualifiés pour certaines des tâches qu’ils doivent effectuer. De plus, une grande majorité s’estime surqualifiée pour d’autres tâches.
Face à ces défis, le rapport de l’OCDE présente un plan en trois points recommandant aux pays de mettre en œuvre des politiques favorisant :
Les bons emplois
· Former un nombre suffisant et des catégories adaptées de professionnels de santé afin de répondre aux besoins futurs, sans compter exagérément sur les efforts de formation déployés par d’autres pays, en particulier par les pays à faible revenu qui font face à des pénuries sévères de personnels de santé, comme c’est le cas dans un certain nombre de pays émergents et en développement.
Les bonnes compétences
· Veiller à ce que les professionnels de santé acquièrent les bonnes qualifications et compétences, et aient l’opportunité de les adapter durant leur vie professionnelle afin de dispenser des services de santé de qualité élevée en s’appuyant sur des approches davantage axées sur le travail d’équipe et sur les patients.
Le bon endroit
· Fournir à tous les citoyens un accès adéquat aux services de santé, quel que soit leur lieu d’habitation, en favorisant une meilleure répartition géographique des professionnels de santé par des incitations financières ou des réglementations, et en développant des modèles de prestation novateurs, notamment la télémédecine.