Les inégalités face à la santé s’aggravent

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Par Laure De Charette Modifié le 8 octobre 2015 à 11h34
Jeunepauvre
@shutter - © Economie Matin
15%15% des Français ont déjà renoncé à des soins

Une sorte de double peine. Les ménages les plus modestes présentent le plus de risques d'être en mauvaise santé. C'est ce que le colloque "santé, pauvreté, précarité" organisé cette semaine à l'Académie de médecine à Paris veut tenter de démontrer. Pour faire réagir les pouvoirs publics.

La pauvreté tue en France

Soixante ans après la création de la Sécurité sociale pour tous, les inégalités devant la santé et devant la mort subsistent en France, plus encore que chez nos voisins européens. Oui, la pauvreté tue.

Les chiffres font froid dans le dos : un cadre à 35 ans a, en moyenne, une espérance de vie de 46 ans, alors qu’un ouvrier du même âge ne dispose que de 39 années à vivre en moyenne.

Les inégalités s'observent dès le plus jeune âge : chez les enfants d’ouvriers, le risque d’obésité est de près de quatre fois plus élevé que pour les enfants de cadres. En outre, 0,5 % des enfants de cadres supérieurs en classe de 3e ont au moins deux dents cariées non soignées, contre 8,5 % des enfants d’ouvriers non-qualifiés.

Sans oublier que "les taux de prématurité et de petit poids de naissance sont bien plus importants chez les enfants venant de foyers dont les revenus sont les plus faibles" comme l’explique Libération le professeur à l’origine du colloque.

Pourquoi de telles inégalités face à la santé ? Pour des raisons économiques bien-sûr. 15 % de la population française déclare avoir renoncé à des soins (notamment dentaires et optiques, mal remboursés) pour des raisons financières.

Plus de conduites à risque

Mais pas seulement : certains milieux sociaux sont particulièrement exposés à une mauvaise alimentation, un cadre de vie malsain, un manque d’éducation ou encore, un travail risqué. En outre, les personnes issues de milieux défavorisés sont plus exposées aux conduites à risque. Ainsi les agriculteurs, artisans, commerçants et ouvriers non qualifiés sont en outre les plus touchés par le risque d’alcoolisation excessive chronique.

La probabilité de se déclarer en mauvaise santé est multipliée par plus de trois chez les personnes ayant été au chômage à plusieurs reprises.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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