Plusieurs raisons peuvent amener un malade à ne pas se faire soigner : une addition trop salée, un médecin trop éloigné, ou un délai trop long. Et l'on observe que de plus en plus de gens, notamment depuis la crise de 2008, renoncent aux soins dont ils auraient pourtant besoin.
La double peine
Selon le panorama de la santé 2016 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en France, 2,8 % de la population a renoncé à se faire soigner en 2014. Certes, c'est moins qu'en Europe (3,3 %). Mais c'est plus qu'en Allemagne, en Espagne ou au Royaume-Uni.
Sans grande surprise, malheureusement, on observe que ce sont les pauvres qui renoncent le plus à se rendre chez le médecin. 6,6 % des personnes en difficulté financière préfèrent ne pas se faire soigner que de débourser des sommes qu'elles n'ont pas (contre 6,4 % en Europe).
Les "sans-dents"
Ce taux double même en ce qui concerne les soins dentaires, puisque 12 % des Français les plus pauvres ont renoncé à se faire soigner pour un problème aux dents en 2014. Il faut dire qu'ils sont, tout comme les soins optiques, particulièrement mal remboursés par la Sécurité sociale.
Dans toute l'Europe, le taux de renoncement augmente progressivement d'année en année, depuis le début de la crise économique de 2008. Et la France, bien qu'elle soit dotée d'un système de protection sociale à vocation universelle, n'échappe pas à la règle.