Les dépassements d’honoraires pratiqués par les médecins spécialistes ont tout bonnement doublé en vingt ans. Or pour certaines spécialités et dans certains quartiers, impossible désormais de trouver un praticien qui ne facture pas ces dépassements. Et la situation va empirer car la rareté des médecins va augmenter leur pouvoir de marché. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce cela, et au passage l’absence de réaction de l’Assurance maladie.
Les dépassements d'honoraires en pleine hausse
L’association déplore par exemple le fait que l’Assurance maladie se félicite de la baisse d’un point, à 54,1 %, du taux moyen de dépassement des médecins de secteur 2. Car cette baisse n’est pas réelle. "Comme le total des honoraires augmente, cette baisse de taux n’empêche pas la masse des dépassements de continuer sa progression, pour atteindre près de 2,5 milliards d’euros l’année dernière".
D’après UFC-Que Choisir, le Contrat d’accès aux soins, créé il y a deux ans et censé modérer les dépassements d'honoraires, est donc un échec.
Près de 10 000 médecins ont adhéré au dispositif dès son lancement. Certain y voyaient une première étape dans la remise à plat des tarifs de consultation.
Vers une disparition des dépassements d’honoraires ?
Dès lors, l’association demande notamment aux autorités de rendre vraiment transparents les dépassements d’honoraires, à travers la mise à disposition en open data des données de l’Assurance maladie, et de lancer une réflexion autour de la redéfinition de la rémunération des médecins, qui doit aboutir à une disparition à terme des dépassements d’honoraires.
Certains professionnels de santé, sans doute parce qu’ils s’estiment mal payés, semblent avoir oublié le "tact et la mesure" dont ils sont censés faire preuve en la matière selon le Code de déontologie. En fait, ils ont relâché leur vigilance, s’abritant derrière le fait que les mutuelles prendraient en charge le surcoût induit. Sauf qu’aujourd’hui, seul un tiers des dépassements est réellement couvert par les complémentaires.