Avorter est un droit depuis un peu plus de quarante ans. Mais le gouvernement dit vouloir qu’il s’agisse d’un droit bien réel.
Le droit à l'avortement...
Pour favoriser l'exercice de ce droit, tous les actes entourant l’avortement, à savoir les consultations, les analyses, les échographies, seront remboursés à 100 % par la Sécurité sociale à partir du 1er avril 2016, alors que jusque là, seul l'avortement lui-même était remboursé en totalité.
C’est ce qu’a annoncé vendredi 15 janvier 2016 la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Depuis 2012, le gouvernement a pris diverses mesures destinées à faciliter l'exercice du droit d'avorter. Parmi elles, la suppression du délai de réflexion d'une semaine. Actuellement, la loi votée en 1975 à l'initiative de Simone Veil prévoit deux consultations médicales obligatoires avant l'IVG, avec un délai de réflexion d'une semaine entre les deux, qui peut cependant être réduit à 48 heures en cas d'urgence, c'est-à-dire lorsque le délai légal de 12 semaines de grossesse approche.
La condition de détresse pour pouvoir avorter a en outre été supprimée. "C’est un droit, tout simplement" explique la ministre de la Santé Marisol Touraine. Les sages-femmes pourront également réaliser des IVG médicamenteuses et les centres de santé des IVG instrumentales.
Pour Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, "le droit des femmes à disposer de leur corps appartient à la grande famille des droits fondamentaux reconnus à la personne humaine. Il est de notre responsabilité collective de le défendre et de le promouvoir".
... et le "droit à la contraception"
Parallèlement, le gouvernement a décidé la gratuité de la contraception pour les mineures. L'accès à la contraception est désormais totalement gratuit et confidentiel pour les mineures de plus de 15 ans avec le remboursement des consultations médicales et des examens biologiques, réalisés en vue de la prescription de la contraception, qu’elle soit initiale ou de renouvellement.
"Le droit à la contraception permet aux femmes de vivre librement leur sexualité. En garantissant la gratuité et la confidentialité de tout le parcours de contraception des mineures, nous rendons ce droit concret pour des centaines de milliers de jeunes filles", a déclaré la ministre de la Santé.
Près de 220 000 femmes avortent chaque année en France.