Selon l'ONAPS*, la sédentarité au travail multiplie les risques de décès (toutes causes confondues) par 1,82. Les risques de décès liés à une maladie coronarienne ou cardiovasculaire sont quant à eux multipliés par plus de 2.
Plus alarmant encore, ces risques sont exponentiels : Lorsque l'on reste assis plus de 4 heures, chaque heure supplémentaire passée en position assise augmente notre mortalité de 2%. Au delà de 8h, elle augmente de 8% par heure supplémentaire. Pour améliorer son état de santé et endiguer ces risques, il faut donc adopter une culture du mouvement.
Halte aux idées reçues
Bon nombre d'employés pensent qu'aller faire du sport plusieurs fois dans la semaine permet de contrebalancer les effets négatifs des longues journées passées assis, derrière leurs bureaux. Mais il s'agit seulement d'une idée reçue – une activité sportive régulière comporte de nombreux avantages pour la santé, et doit être encouragée, mais elle ne permettra pas d'annuler les effets causés par une station assisse prolongée.
Pour limiter les effets néfastes de la sédentarité sur le corps, il est nécessaire d'adopter la culture de mouvement en ayant une activité faible mais continue. Se lever, se préparer un café ou encore faire quelques pas pour parler à un collègue : c'est ce type d'activité, répétées plusieurs fois dans la journée, qui permettent de combattre les risques liés à la sédentarité. En effet, lorsque nous passons de trop longues heures assis, nos cellules ne peuvent plus fonctionner de manière optimale.
La solution est donc d'interrompre cette routine pour améliorer l'état de santé général. Pour se faire, il est possible de suivre quelques bonnes pratiques : programmer une alerte toutes les 30 minutes pour se rappeler de se lever et de s'étirer, préférer les escaliers aux ascenseurs, se lever lorsqu'on passe un coup de fil, aller directement parler à un collègue au lieu de lui envoyer un message ou de l'appeler.
Pour aller plus loin, certaines organisations ont adopté les bureaux dit « debout/assis », ces derniers offrent la possibilité aux collaborateurs de travailler aussi bien en position assise qu'en position debout – en respectant toujours les règles d'ergonomie basiques permettant d'éviter les douleurs musculaires et squelettiques. La station debout a les mêmes bénéfices que la marche : elle augmente la dépense énergétique, brûle des calories, fortifie les muscles, améliore la posture ainsi que circulation sanguine. Il s'agit donc d'une solution optimale pour améliorer la santé de l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise.
La culture du mouvement doit être enseignée
On aurait pu penser que l'arrivée sur le marché de bracelet connectés et d'applications permettant de nous rappeler de nous lever ou de faire notre nombre de pas quotidiens recommandés aurait pu améliorer la situation – mais ce n'est pas réellement le cas. Il est difficile pour un actif, souvent très pris par son travail, de changer ses habitudes et de s'astreindre à de nouvelles règles.
C'est pourquoi la culture du mouvement doit non seulement être adoptée par les adultes mais surtout être enseignée à l'école. Dans le milieu scolaire, les heures passés assises sont également néfastes pour les enfants – c'est pourquoi certaines écoles ont elles aussi misé sur des pupitres debout/assis. Ces derniers sont facilement adoptés par les élèves, qui y trouvent un aspect ludique, et cela permet de les habituer dès leur plus jeune âge à toujours conserver une activité faible mais continue.
Mais ce n'est pas tout, le combat contre la sédentarité se mène également en dehors des heures de travail et d'école. Des règles simples peuvent être suivies en famille : inciter les enfants à se lever simplement pour marcher ou jouer pendant les publicités lorsqu'ils sont devant la TV, rester debout pendant son temps de trajet en transports publics ou encore garer la voiture quelques mètres plus loin et marcher. Bien que tous ces changements soient aujourd'hui de l'ordre du « détail », c'est la mise en place de cette culture du mouvement dès maintenant qui permettra d'endiguer, à terme, les effets néfastes de la sédentarité.