François Mitterrand avait caché son cancer, et dans un autre registre, plus récent et plus dramatique, le copilote du vol Germanwings avait caché à sa compagnie aérienne sa dépression. Pire, ce jour-là, il était en arrêt maladie, et n’aurait jamais dû se retrouver aux commandes d’un avion. Mais jusqu'où un employeur doit-il être tenu informé de l'état de santé, physique ou mental, de chacun de ses collaborateurs ?
Propriété privée
Un article très intéressant du Monde s'est penché sur la question. D'après son auteur, un avocat, "l’état de santé est une notion appartenant à la sphère personnelle du salarié".
D’ailleurs, les médecins du travail sont astreints au respect du secret médical. Ils ne peuvent que dire à l’employeur si le patient qu’ils ont vu est inapte à remplir l’emploi envisagé. Mais ils ne peuvent pas donner les raisons de ce diagnostic. Et le médecin qui violerait le secret médical, commettrait un délit passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. Autant dire qu'ils je jouent pas ce jeu-là !
En outre, "l'employeur ne peut exiger du salarié qu'il lui communique des informations sur son état de santé ou son état de grossesse, que ce soit au moment de l'embauche ou pendant l'exécution du contrat de travail".
En fait, l'employeur doit se borner à poser à son salarié des questions ayant pour seul objectif d'évaluer sa capacité à occuper l'emploi proposé. Pas question d'aborder des sujets n'ayant pas de lien direct et nécessaire avec cet emploi.
Le patron en étau
Mais l'employeur se trouve en fait dans une situation paradoxale : il doit être à la fois protecteur, sans être trop inquisiteur. Ainsi il doit protéger le salarié afin qu’il n’abime pas sa santé au travail et qu’il exerce ses fonctions en toute sécurité. Face à un salarié ivre ou en grande détresse, le patron a ainsi une responsabilité juridique et morale.
Mais il doit rester discret et se contenter de ne rien savoir sur leur état de santé réel !