En pleine épidémie de grippe... Visiblement remontés comme jamais, de nombreux médecins généralistes pourraient fermer la porte de leur cabinet aujourd’hui, comme leur principal syndicat les y appelle. Ils sont bien décidés à forcer la ministre de la santé, Marisol Touraine, à négocier avec eux, et à amender sa réforme.
"Pas d'avancée" depuis décembre
Prêts à tout, y compris à ne pas soigner leurs patients, les médecins entament un nouveau mouvement de grève. Une nouvelle étape, celle du refus de soin (certes temporaire), est donc franchie. Pas sûr que tous les médecins, loin de là, suivent le mot d’ordre lancé par le syndicat.
La profession est mobilisée depuis le mois de décembre pour protester contre le projet de loi santé notamment. Mais le gouvernement tarderait à réagir. "Il n'y a pas eu d'avancée (...) depuis qu'on a commencé ce mouvement" déplore le syndicat.
Le boycott de la carte vitale
Déjà, les médecins ont entamé une grève administrative et boycottent la télétransmission, contraignant le patient à envoyer par courrier la feuille de soin papier à la Sécurité sociale. Une manière d’engorger l'assurance-maladie, afin de protester contre la généralisation du tiers-payant (la possibilité de ne payer que la part mutuelle de la consultation), prévue dans le projet de loi sur la santé.
En temps normal, 92% des actes médicaux sont télétransmis via la carte vitale. Depuis le début de la grève administrative, seuls 80% le sont désormais.
Qu’est-ce que l’extension du tiers-payant prévue par la loi ? Les patients n’auront plus à avancer l’argent pour payer leurs consultations. Les frais, y compris ceux jusque-là remboursés à terme par la mutuelle, seront directement pris en charge d’une part par la Sécurité Sociale, d’autre part par la mutuelle du patient.
Résultat, les médecins ne seront plus payés par les patients mais par ces organismes. Et en cas de problème, la démarche administrative deviendra très complexe. Sans compter que les médecins devront entreprendre de nouvelles démarches administratives pour se faire rémunérés, d’où une charge de travail encore accrue. D’après les syndicats, 95 % des médecins s’opposent à ce projet de loi.
Par ailleurs, les médecins demandent à ce que le tarif de la consultation passe de 23 € à 25 €, comme c'est déjà le cas pour les médecins spécialistes. Il faut savoir que sur les 23 € d’une consultation, les médecins généralistes n’en récupèrent que 40 à 50 %. Une rémunération qu’ils jugent trop faibles vu leurs horaires et la nature de leur travail.
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